L'industrie du sur-mesure
Toujours plus rapidement, toujours plus personnalisé. Les consommateurs sont de plus en plus exigeants et précis dans leurs besoins. Cette exigence est une contrainte forte pour les industriels qui doivent gagner en flexibilité et réactivité dans leur processus de production afin de satisfaire chaque client.
Cette flexibilité de production est gagnée grâce à des phases de conception et de prototypage accélérées (imprimante 3D, CAO “augmentée” grâce à l’IA intuitif, jumeau numérique...), la mise en place de machines polyvalentes et de chaîne d’assemblage modulaire. On peut citer par exemple la chaîne d’assemblage Citroën DS avec des variantes de peinture de carrosserie, d’accessoires, etc.
Dans le secteur du retail en général, l’optimisation du parcours client et la personnalisation de l’offre est considéré comme de la plus haute importance chez les commerçants pour maintenir la confiance et développer la fidélité des clients.
Le numérique leur offre une plus grande expressivité pour s’adapter aux profils clients et être au plus proche des consommateurs.
Le client est de plus en plus partie prenante dans la satisfaction de ses besoins. Il est acteur de la conception du produit répondant à ses exigences et donne des indications, souvent à son insu, sur ses habitudes de consommation. Toutes ces informations recueillies permettent d’alimenter des bases de données et de construire des profils types pour optimiser la satisfaction et fidélité du client.
Responsables de la production de ces biens de consommation personnalisés, les industriels sont au coeur de cette révolution digitale et doivent adapter leurs approches marketing tout autant que leur moyens de production. Si le produit ou le service commercialisé peut être identique à plusieurs cibles, le message promotionnel doit quant à lui être différent.
Le E-manufacturing
Système de production coopératif en temps réel, le e-manufacturing incorpore les systèmes de fabrication, les systèmes de gestion du cycle de vie du produit, la chaîne logistique globale et les systèmes de gestion de la relation client au processus de création de valeur. Il apparaît ainsi comme la combinaison des machines intelligentes avec la connectivité du Web, du e-commerce et des systèmes logiciels collaboratifs de production (Ordonnancement et Planification dynamique, Approvisionnements en ligne, Achats en ligne, Contrôle qualité en temps réel...). L’e-manufacturing permet par exemple de contrôler la qualité d’un composant arrivant à l’atelier et ensuite, sans délai, retourner les données qualité spécifiques à ce composant à la chaîne logistique globale pour pouvoir rapidement résoudre tout problème de qualité rencontré.
Sa finalité est donc d’assurer l’intégration de toutes les composantes d’une activité incluant les fournisseurs, le réseau service client, la production industrielle et les actifs associés. Cette intégration transversale favorise la rencontre entre la demande des biens ou services en ligne et les pratiques du commerce électronique en général.
Dans le cas d’une chaîne de production connectée de bout en bout, c’est le client qui, via la complétion d’un formulaire, déclenche la production du bien demandé. Cet ordre de production peut également déclencher des commandes de l’entreprise auprès de ses fournisseurs pour des pièces ou de la matière première. En poussant cette intégration jusqu’au fournisseur, les entreprises tendent vers une réduction des stocks et sont de plus en plus lean, réduisant ainsi le coût de revient du bien produit..
Au delà de l’aspect immédiat, la personnalisation du produit a également un impact fort sur les chaînes de production. La standardisation des produits apportée par le fordisme est remise en cause. Les entreprises ne doivent plus seulement réduire le temps nécessaire à la production d’un bien, elles doivent également permettre de produire plusieurs variations d’un même produit. Là où des machines spécialisées nécessitent la mise en place d’une chaîne de production parallèle, on aura plutôt tendance à utiliser les machines polyvalentes, ou encore des configurations modulaires, facilement adaptable pour couvrir tous les besoins. La société ICC (InterActive Custom Clothes) par exemple, met ainsi 42 secondes à découper les 19 pièces nécessaires à la fabrication d’un jean sur-mesure.
Le site Reflect (Procter & Gamble) propose ainsi sa propre gamme de produits de beauté, en allant de l’étiquette personnalisée sur le flacon au contenu de ce dernier selon le type de peau et le soin recherché.
B to C ou B to B ?
Le sur-mesure véritable est relativement rare dans l’activité B to C en ligne car relativement peu de produits s’y prêtent et les coûts de mise en place peuvent rapidement être prohibitifs.
Bien que moins médiatisée, la pratique du sur mesure se rencontre bien plus fréquemment dans l’activité B to B et dans le domaine des biens industriels. Internet devrait être de plus en plus utilisé dans ce cadre comme un canal de spécification des caractéristiques de commande.
La personnalisation de l’offre c’est aussi la naissance de nouveaux business modèles. La connectivité accrue des machines permet par exemple le “Machine as a Service” ; système de location permettant de facturer non pas à la durée mais à l’usage effectif du bien de production. C’est également l’occasion de proposer des opérations de maintenance en anticipation des pannes à venir via l’identification de patterns annonciateurs (bruit, vibration, détérioration de la qualité des produits, …). Ce type de business modèle reste cependant limité car il repose bien souvent sur la volonté du client à partager des données qu’il peut qualifier de commercialement sensible.
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