Le schéma directeur fait de la résistance, mais pour combien de temps encore ?

Les DSI définissent un schéma directeur SI pour répondre aux grands objectifs fixés par leur direction générale. Ce plan stratégique est une vision des enjeux SI en réponse aux enjeux métiers. Beaucoup plus qu’une simple liste de projets, il définit le rôle du SI en tant qu’acteur de la transformation numérique de l’entreprise.
S’adapter ou disparaître : les entreprises ont du faire un choix
Pour ne pas risquer de se faire disrupter par un nouvel acteur, les entreprises ont compris qu’il fallait être capable de s’adapter, et d’anticiper les évolutions du marché. En gagnant en agilité et réactivité, elles cherchent à transformer leur organisation, leurs processus, mais aussi leur gouvernance.
Avec une durée de vie comprise entre 2 et 6 ans, le schéma directeur parait donc inadapté pour répondre aux attentes et caractéristiques des sociétés modernes. Les cycles technologiques ainsi que les délais de mise sur le marché se raccourcissent constamment. Des innovations telles que le Cloud et la virtualisation soulèvent de nombreuses questions en termes d’infrastructure, de disponibilité, et de sécurité. Ajouter ces innovations à la feuille de route d’une grande entreprise ne se limite pas à quelques opérations techniques. C’est un changement de paradigme qui demande une période de questionnement et d’adaptation.
L’agilité n’est pas le seul défi auquel doivent faire face les entreprises. L’arrivé des générations Y et Z dans leurs équipes engendre de profondes mutations. Ces nouvelles générations souhaitent en effet être davantage impliquées. Elles veulent être actrices du changement, et voir des résultats immédiats. La logique Top-Down du schéma directeur complique alors l’adhésion de ces générations, et peut rendre alors l’exercice contre-productif.
Le schéma directeur n’a pas encore dit son dernier mot
Long et coûteux, le schéma directeur reste néanmoins la méthode la plus utilisé par les DSI pour dresser un état des lieux précis, et se doter d’un outil de pilotage opérationnel, partagé avec l’ensemble des collaborateurs. Il contient de plus en plus de scénarios permettant aux équipes d’ajuster chaque année la stratégie en fonction des impondérables, tout en gagnant en flexibilité. Comme pour les méthodes Agile, mobiliser et fédérer font maintenant partie des principaux objectifs de la démarche. Les ateliers de travail permettent de réunir des collaborateurs aux profils plutôt hétérogènes, de les faire travailler ensemble, de définir collectivement la cible, et ainsi, gagner l’adhésion des équipes et du management.
L’engagement des collaborateurs est essentiel, et diminue avec le temps. Le schéma directeur doit être réalisé sur une période bien définie pour être efficace. Les projections à 6 mois n’auront pas le même niveau de détails et de précision que celles à 3 ans, ni même besoin d’atteindre un niveau de couverture complet.
En plus de la vision stratégique des SI, les schémas directeurs permettent d’impliquer les équipes métier et IT. Participant ainsi à la réconciliation de ces équipes qui ne se comprennent pas toujours. Les entreprises qui se lancent dans la préparation d’un schéma directeur complet à 5 ans se raréfient, néanmoins l’exercice reste pour l’instant incontournable pour les sociétés. La conduite du changement est au cœur de la stratégie des entreprises, et les DSI ont un rôle important à jouer dans ce processus. La forme du document, sa réalisation et ses objectifs ont changé pour s’adapter à la recherche d’agilité des entreprises. Le schéma directeur a encore de beau jour devant lui, à moins que de la démarche DevOps en décide autrement ?
Sources
http://www.atout-dsi.com/agilite-tactique-ou-strategie/
http://www.journaldunet.com/solutions/0404/040430_schema_directeur.shtml
