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La mobilité intelligente ou smart mobility, comment y retrouver son chemin ?

26 novembre 2020
Transport et mobilités

Au croisement entre le secteur du numérique et celui du transport, se trouve la mobilité dite « intelligente ». Le concept, connu également sous le nom de smart mobility ou services de transports intelligents (STI), fait parler de lui à la majorité des conférences sur le thème du transport. Le sujet est marqué non seulement par l’émergence de solutions mais également par sa complexité à être défini.

Un essor fulgurant

Le concept s’est rapidement répandu suite à une véritable mutation du domaine du transport. Ces trente dernières années, le secteur a su s’approprier et bénéficier du développement des technologies de l’information et de la communication. En termes d’équipements, les capteurs, les radars et les communications sans fil sont autant de technologies utilisées au service de la mobilité. Cette mutation n’est pas seulement une question d’infrastructure et de matériel. Par exemple, l’ouverture légale des données publiques prévues par la loi Macron de 2015 devrait,elle aussi,apporter son lot de nouvelles opportunités. Si l’obligation légale est en partie freinée, certaines entreprises comme Keolis ou Air France-KLM ont pris d’ores et déjà les devants afin d’accélérer l’ouverture de leurs données.

Un périmètre aux contours flous

D’après la définition issue du livre vert « Mobilité 3.0. Ensemble pour la mobilité intelligente », les systèmes de transport intelligents (STI) sont l’application des technologies de l’information et de la communication aux transports. Cette définition offre une multitude de possibilités. Les solutions créées au nom de la mobilité intelligente sont nombreuses et proviennent de toutes parts : start-up, collectivités ou grandes entreprises. Les usages proposés semblent infinis, de la gestion multimodale en passant par la sécurité routière jusqu’à l’empreinte écologique. Avec un périmètre si vaste, le concept de mobilité intelligente s’avère difficile à délimiter.

La politique nationale est un premier élément permettant d’apercevoir les contours de la mobilité intelligente. Celle-ci se décline en cinq objectifs :

  • Exploiter l’intégralité du réseau de transport
  • Assurer la sécurité des déplacements
  • Apporter une valeur ajoutée aux services de mobilité existants
  • Veiller à l’accessibilité des services
  • Réduire l’impact écologique des transports

Des normes et organisations ont également été créées pour définir plus précisément le concept de mobilité intelligente. Au niveau national, l’organisme en charge de normer la mobilité intelligente est le bureau de normalisation des transports, des routes et de leurs aménagements (BNTRA) créé en 2012.

Un concept qui se définit par ses usages

Néanmoins, ces éléments s’avèrent peu efficaces. En étudiant les dernières solutions présentées lors des conférences sur la mobilité, il est possible de dresser une représentation heuristique mais loin d’être complète du domaine couvert par la mobilité intelligente. Concernant la mobilité de personnes en milieu urbain, sept typologies de solutions sont identifiables :

  • L’accessibilité. Les solutions visent à améliorer les déplacements des personnes handicapées. Par exemple,« parkinghandicap » est un portail internet permettant de rechercher une place de stationnement accessible.
  • Les transports doux allant du covoiturage aux vélos en libre-service.
  • La gestion multimodale permet pour un même déplacement d’allier plusieurs modes de transport.
  • Le stationnement. Le sujet comprend la recherche, la réservation et le paiement d’une place de stationnement aussi bien dans les rues que dans les parcs de stationnement.
  • La billettique concerne l’achat de titre de transport.
  • L’aide au déplacement avant et pendant le déplacement. Par exemple, l’application « Citymapper » propose une solution multimodale permettant de prévoir son itinéraire. « ZenBus » intervient pendant le trajet et permet de géolocaliser son bus.
  • La gestion de crise et la sécurité inclut les systèmes embarqués comme les régulateurs de vitesse et diverses solutions permettant de sécuriser le trajet d’une personne.

Certaines caractéristiques se démarquent également. Par exemple, l’utilisation du smartphonese place au cœur de la mobilité. Grâce à lui, l’usager est capable d’être acteur et de choisir sa mobilité.L’open data quant à lui joue le rôle de carburant de la mobilité intelligente.

Finalement, la mobilité intelligente semble se construire au fur et à mesure des usages et des innovations mais cela est loin de la freiner dans son développement.