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La blockchain dans les RH

Publié le
25 novembre 2020
Blockchain
Technologies & Innovation
Ressources humaines

L’association Blockchain France définit la blockchain comme une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, fonctionnant sans organe central de contrôle. 

L’association Blockchain France définit le blockchain de la manière suivante :

Technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, fonctionnant sans organe central de contrôle.

 

Autrement dit, il s’agit ni plus ni moins que d’une vaste base de données qui recense l’historique des transactions faites entre ceux qui l’utilisent. C’est un grand livre qui enregistre en quasi temps réel les échanges de manière sécurisée entre chaque protagoniste. Ce grand livre est partagé par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, qui en contrôle la validité de la chaîne.

La Blockchain fait partie de la révolution numérique mais est encore une notion très nébuleuse dans l’esprit de beaucoup de non-initiés, qui n’ont pas toujours eu l’occasion d’observer les applications de cette technologie de stockage et de diffusion d’informations sécurisées.

La technologie Blockchain, communément rattachée aux Bitcoins, vient s’appliquer dans bien d’autres domaines/ secteurs.

La fonction des Ressources Humaines évolue au rythme de la société actuelle et, force est de constater que, les nouvelles technologies tendent à y prendre une place importante. Longtemps perçu comme des activités routinières, bureaucratiques, le métier des Ressources Humaines évolue rapidement afin de gagner en efficacité opérationnelle pour mieux se rapprocher de sa fonction première : le travail collaboratif ; l’humain.

La technologie « Blockchain » trouve, elle aussi, une application dans la fonction des Ressources Humaines ; et ce dans tous les spectres que cette fonction regroupe.

La Blockchain pour rétablir la confiance dans le processus de recrutement et de validation des compétences ?

Tout type de document ou PDF est facilement falsifiable. Il a donc fallu aux entreprises une vraie remise en question afin de permettre d’authentifier les diplômes reçus et de ce fait, le parcours des candidats à un poste. C’est dans ce processus que la Blockchain peut jouer un véritable rôle d’authentificateur des compétences des jeunes diplômés à l’instar des diplômes reçus.

La start-up française BCDiploma permet, depuis 2018, aux acteurs de l’enseignement supérieur et aux organismes de formation de « dématérialiser les diplômes et attestations de formation de manière fiable et pérenne, avec accès à toutes les preuves d’authenticité » selon les dires du CEO de l’entreprise. C’est une solution de certification de diplômes unique sur la Blockchain Ethereum.

Le titulaire du diplôme reçoit un lien URL sécurisé avec un code infalsifiable le rendant lui seul propriétaire de ce lien. Le candidat aura ainsi la possibilité de saisir ce lien sur les jobboards bien connus dans le monde des RH. A l’aide d’un seul clic, le recruteur aura accès au document lié à cette adresse URL, qu’il s’agisse d’un diplôme ou d’une attestation de formation certifiante délivrée par un organisme agréé. Aujourd’hui, de nombreuses écoles utilisent cette solution qui intervient comme un moyen d’assurer la véracité du diplôme, mais aussi en facilitant la dématérialisation du processus de diplomation.

L’objectif premier de la Blockchain dans la formation est de créer un véritable climat de confiance puisque tous les échanges sont visibles et listés dans le grand livre que constitue cette technologie.

La mise en relation des employeurs et des salariés selon les compétences : une technologie adéquate

La Blockchain peut permettre de fluidifier la mise en relation des dirigeants avec des candidats selon un dispositif décentralisé qui certifie les compétences des personnes.

La société Talao.io, par exemple, met en relation des employeurs et des freelances dont les compétences et certifications sont techniques et complexes à évaluer. Les freelances étant de plus en plus nombreux, et leurs données professionnelles facilement falsifiables et adaptables selon les demandes du marché, il semble important de pouvoir sécuriser et fiabiliser leurs compétences réelles dans le but de mettre en exergue une compétence pour un besoin client. Les dirigeants ont ainsi un moyen de vérifier les compétences des candidats freelanceurs. Dès lors, les employeurs se voient proposer, à travers ce réseau, des freelances aux compétences adaptées à leurs besoins.

Grâce à ces sociétés naissantes de gestion du recrutement mais aussi de gestion de la formation sur la base de l’ingénierie de la Blockchain, les mises en relation entre employeurs et salariés se révèlent de plus en plus pertinentes.

Un impact sur la productivité : un élan de motivation avéré

Dans les Ressources Humaines, la technologie Blockchain vise à limiter les activités chronophages au profit de certaines tâches à plus forte valeur ajoutée.

La suppression des intermédiaires permise par la Blockchain rend l’activité plus efficiente, plus transparente et plus juste dans sa répartition de la distribution de la valeur. Autrement dit, la Blockchain va permettre d’éviter certains postes intermédiaires pour favoriser la relation directe entre protagonistes à la faveur du collaboratif, qui est l’essence même de la fonction des Ressources Humaines. Cette nouvelle répartition n’implique pas pour autant une destruction d’emplois, comme cela pourrait être interprété. Le rôle des fonctions des Ressources Humaines sera encore plus direct et donc plus important et plus fort. Cette relation nouvelle entre acteurs accroit la confiance et la productivité.

Et l’humain dans tout ça ?

Le risque de piratage des informations et des données se trouve limité avec la Blockchain, compte tenu de ses capacités de stockage et de diffusion sécurisée. Le contrôle humain reste indispensable et les employeurs demeurent responsables de la véracité d’un diplôme ou d’une attestation de formation qui lui est transmis.

Les modes de gouvernance des données en Ressources Humaines peuvent se voir chambouler. La Blockchain déplace le contrôle, pour donner à chaque partie prenante un pouvoir horizontal et identique, plus ouvert et plus transparent. Les différents acteurs engagés dans un projet Blockchain doivent donc apprendre à collaborer.

Emilie Van Damme

Emilie VAN DAMME
Consultante MOA