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Sustainable Mobility Forum : retour sur les tables rondes

Sustainable Mobility Forum
29 mars 2023
Transport et mobilités

Hub mobility organisait mardi 14 mars le sustainable mobility forum à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris.

Élus des métropoles, dirigeants de Startup et autres acteurs de la mobilité se retrouvaient autour de tables rondes et conférences dédiées à la transition écologique des mobilités. Notre centre d’expertise Transport & Mobilités a suivi une partie de la journée de conférences avec Benjamin Sonneville et Clément Chardon.

De ces interventions se dégage une véritable effervescence autour de l’évolution des transports : les sujets de transformation sont nombreux et promettent de révolutionner la mobilité, notamment celle de nos grandes métropoles et zones urbanisées

L’arrivée du RER dans les métropoles 

Le RER métropolitain a été abordé à plusieurs reprises. Suite à une grande étude menée ces derniers mois, le Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI) a exprimé son souhait de soutenir une feuille de route d'investissement de 100 milliards d’euros dans les infrastructures, majoritairement ferroviaires, dont les projets de RER. L’objectif est de les mettre en place dans les métropoles des sociétés de grands projets, à l’image du Grand Paris Express comme le souligne Jean-Marc Zulesi, député des Bouches du Rhône. La CGP n’a donc pas fini d’exister.

Le RER est très attendu dans les métropoles, et Strasbourg a déjà commencé le déploiement du REME. Le Vice Président  chargé des transports de la région Grand Est Thibaud Philipps a d'ailleurs eu l'occasion de faire un premier retour d’expérience sur sa mise en œuvre, qui est plus difficile qu’escompté. La restructuration est ambitieuse : 

  • Diamétralisation de la desserte ferroviaire, autour de Strasbourg.
  • Déplacement des centres de maintenance et d’avitaillement ( le réseau n’étant pas intégralement électrifié).
  • Révision de l’information voyageur.  A titre d’exemple, le fait de ne communiquer les retards qu’avec une précision de 5 minutes, comme c’était le cas pour les TER,  se révèle finalement illisible sur le réseau du REME.

Selon Thibaud Philipps, le REME a été pensé comme une offre de TER renforcée, alors que la desserte souhaitée exige un système comparable au réseau francilien. SNCF a d’ailleurs fait appel à ses équipes Transilien pour apporter leur expertise sur les dysfonctionnements rencontrés.

Thibaud Philipps,Vice Président chargé des transports de la région Grand Est
Thibaud Philipps, Vice Président chargé des transports de la région Grand Est.
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Repenser le maillage des zones urbaines pour y développer les mobilités douces

Il a bien été démontré que le ferroviaire ne constituait pas à lui seul la solution au défi de la transition écologique des mobilités urbaines. L'interopérabilité est un enjeu majeur. Les plans de développement de la mobilité des villes de Dunkerque, Auxerre, Helsinki, Rouen, Lyon ont tous en commun une place importante réservée au vélo. Des initiatives naissent pour développer son usage, qui a déjà explosé dans la décennie passée. Cela passera par la construction de réseaux dense de pistes cyclables en ville, ou en campagne comme Auxerre qui souhaite relever le défis, l’affichage des temps de parcours à vélo dans l’espace public, la mise en place de vélos en libre service, ou encore la location de parking. 

La trottinette en libre service fait également partie des mobilités douces qui sont devenues matures en ville. Cependant la ville de Paris envisage de les interdire, et organise une consultation citoyenne le 2 avril pour trancher sur leur avenir. Selon Lime, leur suppression entraînerait un besoin de 50 métros supplémentaires par jour. De plus ⅔ des utilisateurs proviennent du report modal de la voiture. Le maillage des mobilités douces dans le paysage urbain doit donc être intégré dans une réflexion globale de la mobilité et des déplacements.

Accompagner le Déploiement des ZFE

L’instauration des ZFE était aussi au centre des débats. Elles sont critiquées pour le risque d’exclusion des populations péri-urbaines, notamment par Charlotte Goujon de la Métropole de Rouen Normandie. Elles restent cependant indispensables pour améliorer la qualité de l’air en ville, qui est un enjeu de santé publique pour les métropoles.
Des initiatives sont proposées par les métropoles pour adoucir les effets des ZFE : Strasbourg compte sur des pôles d’échanges multimodaux à l’entrée des ZFE. On compte sur le développement du trafic fluvial pour absorber une partie du transport de marchandise. Du côté du Grand Lyon, l’objectif des ZFE de faire baisser l’utilisation de la voiture individuelle est assumé.  
 
Si l’impact des ZFE est immense, il reste méconnu du grand public : 67% des citoyens du Grand Lyon en ont entendu parler, mais 80% ne connaissent pas les modalités de son implémentation malgré une importante campagne de communication organisée par la métropole depuis 2 ans. 
La mise en place de ces Zones à Faibles Émissions pourra se faire plus facilement si le Gouvernement lance une grande campagne nationale d’information afin que les citoyens puissent en comprendre les enjeux et les contraintes comme le souligne Jean-Charles Kohlhaas, Vice Président du Grand Lyon.

Renouveler les flottes de véhicules des entreprises 

Pour les entreprises, le renouvellement de leur parc de véhicules devient un enjeu de premier plan. Les entreprises de logistique en zone urbaine sont les plus impactées, puisqu'elles se doivent de mettre en conformité leurs camions de livraison. Le report du fret vers le rail et le fluvial est envisagé selon Anne-Marie Idrac, Présidente de France Logistique. Le maillage des entrepôts sur le territoire est également à revoir. 

La LOM prévoit également des quotas de véhicules à faibles émissions dans les flottes de plus de 20 unités. Pour mettre en place une stratégie d'électrification progressive des véhicules, la télématique apparaît comme un moyen pertinent. Elle permet d’étudier les statistiques d’utilisation effective des véhicules de la flotte et de les comparer aux véhicules électriques existants pour planifier et adapter leur remplacement.

Mettre en place place les infrastructures nécessaires à l'électrification du parc automobile

Les infrastructures de recharge en zones urbaines sont également un facteur clé de succès. C’est le domaine des mobilités qui a été le mieux financé en 2022, à l’image de la startup Electra qui a levé 400 millions d’euros et fait désormais partie des “licornes” françaises. Selon son CEO Aurélien de Meaux, nous sommes à un moment de rupture pour l’automobile électrique. Le parc est désormais composé de 800 milles voitures électriques pour 30 millions de véhicules thermiques.

Aurélien de Meaux, Electra
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En finir avec le modèle de la voiture individuelle

Enfin, l'autopartage et le covoiturage ont été présentés comme un moyen de se passer de la voiture individuelle. Selon Simon Baldeyrou de GetAround, une voiture en autopartage libère 3 places de parking en moyenne. Par ailleurs, le Fond vert proposé par le gouvernement permettra d’apporter une aide financière aux habitants des ZFE qui utilisent l’autopartage ou le covoiturage.

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Mathilde COMTE
Senior Partner - Directrice de l’Offre Transport et Mobilités

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