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L’IT dans le transport de marchandises

20 juillet 2021
Transport et mobilités

La crise du Covid a participé à l’explosion du e-commerce avec une croissance attendue de 80 % d'ici 2025. Les entreprises du fret ont dû être réactives pour adapter leurs flux à la hausse de la demande et maintenir leur activité avec un niveau de service acceptable.

Le fret est un poste important de l’économie française (3,5 % du PIB) et il s'adapte aux tendances observées dans tous les secteurs, notamment en termes de numérisation. En effet, le digital concerne toutes les étapes du transport à travers l’automatisation des processus, la dématérialisation des documents et des échanges (production, péages, relation client), le suivi des cargaisons ou encore la réglementation (temps de conduite, codes-barres intelligents, systèmes de pesage en marche etc.).

Le transport et la logistique sont des marchés matures et concurrentiels : acteurs nombreux, offres de services similaires, large couverture territoriale et une demande toujours plus importante comme nous le montrent les surperformances observées dans le e-commerce. Pour gérer cette demande et se différencier, les entreprises du transport de marchandises (fret) et de la logistique intensifient leur recours au digital. En termes d'architecture informatique, l'enjeu est de passer de systèmes de gestion manuels, coûteux et rigides à des systèmes automatisés, efficients et agiles afin de gagner en performance (gestion opérationnelle, qualité de service, gouvernance) et en pérennité (fiabilisation du parc d’actifs et maîtrise de son état dans la durée). Les Transport Management Systems (TMS), des solutions informatiques vendues par les éditeurs du marché (SAP, Oracle), sont les leviers de cette transformation. Sur des interfaces ergonomiques, on y retrouve le suivi des colis, l’historisation des commandes, la gestion de la main d'œuvre (planification, temps de conduite) ou encore des modules de communication permettant d’engager le client dans le processus (transparence, fidélisation). En post-production, l’analyse des données et les tâches automatisées permettent de gagner du temps, réduire les marges d’erreurs et aider à la décision.

Pour résumer, la rationalisation de ces systèmes d'information consiste à démanteler les anciennes plateformes et installer des SI modernes, à faciliter le passage d'une logique réactive à une logique prédictive et à maîtriser les coûts pour proposer des offres compétitives. La traçabilité des produits est primordiale, elle l’est notamment devenue en conséquence des crises passées dans le secteur de l’agroalimentaire (vache folle, grippe aviaire). La cybersécurité est aussi un enjeu central, comme à chaque fois que le recours à la technologie s’intensifie dans un secteur. Les attaques peuvent perturber le suivi des marchandises et ébranler la confiance des clients et ainsi coûter des millions d’euros aux sociétés de fret. Ces attaques consistent généralement en des rançongiciels installés par inadvertance via des emails de phishing comme cela a été le cas l’an passé chez Forward Air, CMA-CGM et TFI International. Dans le contexte actuel, une attention particulière est portée à l’acheminement des vaccins et notamment au respect de la chaîne du froid à - 70 °C. 

La transition écologique est un autre sujet de préoccupation. En 2019, le transport routier de marchandises représentait 26% du total des émissions de gaz à effet de serre (GES) en Europe. Les enjeux du dernier kilomètre rentrent dans cette dynamique car en plus d'être économiques (il représenterait au moins 20 % du coût total de la livraison) ils concernent les émissions locales de GES par la mutualisation de la charge de la livraison et le recours aux véhicules propres. En centre-ville la livraison est prioritairement réalisée par un véhicule électrique dont l'empreinte écologique peut être globalement discutée mais qui est bien nulle à l'échelle locale. Par ailleurs, le click & collect (paiement en ligne et retrait en magasin) et la livraison en points relais, en plus d'être des alternatives appréciées par les clients, sont des moyens de réduire, en la mutualisant, la charge de la livraison.Pourtant, malgré les efforts réalisés en ville, le fret international a toujours autant recours à l’avion ; en effet, les gens ne prennent plus l’avion mais ce n’est pas le cas des marchandises. Selon l’IATA (Association Internationale du Transport Aérien), le secteur cargo aérien va continuer de croître dans les prochaines années, même après la pandémie. Malgré la reprise progressive des vols de passagers, la demande pour des avions 100% cargo remonte et des projets de transformations d’avions passagers en tout cargo sont à l’étude (Airbus A380, Boeing 777-300ER, Airbus A321 etc.).

En résumé, les objectifs du fret pour l’avenir seront de proposer des alternatives aux clients, d'améliorer l'interopérabilité technique (notamment aux frontières pour les péages et les contrôles qualité ou douaniers) et de développer la coopération entre les opérateurs de services et les gestionnaires d'infrastructures, tout en respectant l’environnement et en se prémunissant des cyberattaques. En développant et en interfaçant davantage la planification, l’exploitation et la gestion de la flotte, des stocks, des acheminements et des temps de travail, les éditeurs de solutions informatiques peuvent apporter de la valeur ajoutée aux sociétés de transport de marchandises et leur permettre de se distinguer dans un marché dynamique, en pleine croissance et fortement concurrentiel.

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Mathilde COMTE
Senior Partner - Directrice de l’Offre Transport et Mobilités

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Augustin Robert
Consultant