Contenu principal

Santé économique de l'Industrie : Essaie-t-on toujours d’innover ou de se rattraper ?

05 février 2021
Industrie

Alors que l’industrie 4.0 se fait connaître, on parle déjà de 5.0, X.0...  Où est l’Homme augmenté / dominé par l’intelligence de ses outils ? Où en sommes-nous de toutes ces promesses techniques / économiques liées au secteur industriel à J+170 du confinement ? Quelles leçons en tirer ?

À industrie nouvelle, compétences nouvelles pour tous les acteurs du secteurs (opérateurs, techniciens, compagnons, ingénieurs, ou encore managers). En effet, la digitalisation de la chaîne de valeurs sur l’organisation du travail n’a jamais eu autant d’importance, et ce surtout en temps de crise économique / sanitaire. Pourtant ce sont bien l’adaptation et l’innovation dans l’essence même du travail qui resteront clef pour la réussite de l’industrie du futur. Alors, pourra-t-on aussi dire : À pandémie nouvelle, industrie nouvelle, et donc compétences nouvelles?

La crise qui continue de nous traverser, a bouleversé tous nos plans en termes d’innovations, de projets, de plannings, ou bien tout simplement en terme de moral des troupes. Elle a fait émerger de nouvelles pratiques qui laissent des traces dans le paysage de nos emplois. Beaucoup ont perdu le leur, d’autres ont su vers quels secteurs se (re)diriger  pour remonter la pente.

Quelles industries continuent d’innover et quels sont les nouveaux enjeux et bonnes pratiques ?

Dans cette tribune, nous ferons de nombreux parallèles entre santé et économie. L’une empruntant souvent des termes liés à l’autre pour témoigner de son état.

Des solutions poussées et des pratiques à retenir

« Les médicaments novateurs qui contribuent à améliorer notre qualité de vie tout en stimulant notre économie ne seraient pas disponibles sans les partenariats créatifs qui permettent leur arrivée sur le marché. » - Brad Wheeler, gestionnaire du transfert de technologie à l'Université de la Colombie-Britannique (UCB). 

Dans une tribune de lapresse.ca, la collaboration de l'Hôpital général de Vancouver avec des sociétés pharmaceutiques existantes ou des start-up nées de l'UCB est mise en évidence. Leurs travaux de recherche sur la médecine dermatologique ou encore sur le cancer de la prostate et la commercialisation de ces derniers est le fruit de cette alliance remarquable. 

L’une de ces start-up, travaille sur un médicament contre le cancer de la prostate hormono-résistant.

« L'entente passée entre cette start-up et l'UCB en est une de recherche collaborative », souligne M. Wheeler, ajoutant que «[...] la synergie fonctionne bien en raison de la spécialisation unique de chaque partenaire».

C’est cette partie collaborative que nous devons faire perdurer dans nos industries. Nous devons profiter des actions de collaboration des différents acteurs pour que chacun apporte sa pierre à l’innovation industrielle. Nous nous devons de nous inspirer de l’effort collectif constaté pour aider les soignants dans la fabrication de masques et de respirateurs (effort issu des data-labs, des start-ups d’impression 3D et de grands groupes industriels tels que LVMH et  Decathlon). Ces démarches d’entraide ont permis une production efficace dans l’urgence.

Pourquoi ne pas appliquer ces nouvelles alliances pour créer une nouvelle révolution industrielle? Celle de l’entraide et des compétences transverses qui font tomber les murs des “leaders” et des “secteurs distincts”.

Quel impact sur l’emploi ? Quel seront les nouveaux visages de l’industrie ?

Nous allons nous intéresser aux entreprises et aux industries qui se démarquent, malgré le contexte économique qui s’installe. Pourquoi l’industrie est-elle l’un des secteurs qui recrutent le plus?

Malgré une diminution des offres cette année suite au contexte de crise, on remarque l’existence d’un grand nombre d’opportunités pour ceux qui arrivent sur le marché travail.

Dans un rapport Belge, c'est dans l'industrie que les offres pour les personnes sans expérience sont les plus nombreuses, avec 1.410 postes à pourvoir. Suivent les secteurs de la santé et de l'action sociale (1.391 postes), du commerce (1094 postes), des services B2B et immobilier (871 postes), de la construction (802 postes) et enfin de l'agriculture (694 postes).

L’industrie promet, dans un futur proche, de diriger certaines opérations de production à partir d’un simple smartphone. Le travail de l’Homme sera sans doute allégé, simplifié. Des tâches jusqu’à présent séparées seront réunies, la computer vision permettra de détecter les anomalies de production sans intervention de l’Homme.

Cela prend encore plus son sens dans un climat où le télétravail est à favoriser autant que possible. C’est aussi l’enjeu de l’Industrie de demain, adapter l’emploi à distance en automatisant les machines et les usines. Les problématiques que l’on se posait avant la pandémie nous faisaient redouter une industrie SANS l’Homme, mais cette crainte prend tout son sens aujourd’hui.

Une industrie sans l’Homme présent de façon physique, mais actif par le biais de nouveaux équipements et pratiques. Réalité augmentée, intelligence artificielle et supervision pour la gestion des stocks et la production… L’utilisation de ces outils se précise; ils ne serviront pas à remplacer l’Homme mais à l’accompagner dans une nouvelle manière de travailler, à distance..

La notion d’industrie du futur peut être perçue de manière erronée par les salariés puisqu’elle est souvent associée à une réduction d’effectif. Aujourd’hui l’accompagnement à la transformation des pratiques et des processus au sein d’une industrie, est donc un enjeu clé dans l’acceptation de l’évolution du rôle des salariés: il faut repenser les pratiques et les attentes projet ; ne plus réfléchir à « qu’est ce que je produis » mais à « pourquoi je le produis, comment et avec quels impacts ».

La question n’est donc pas de savoir si l’on essaie toujours  d'innover mais de comprendre par quels moyens le faire en s’adaptant et en apprenant de nos expériences et des crises que nous traversons.

Victor TARRIUS
Consultant Product Owner