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Quelles sont les grandes tendances du Numérique Responsable ?

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Numérique responsable
18 avril 2024

Le numérique est devenu un élément essentiel de nos vies et les nouvelles technologies comme la 5G, les smart-buildings ou la e-santé, deviennent de plus en plus présentes dans notre quotidien

Selon un rapport publié par l'Agence de la transition écologie (ADEME), 62,5 millions de tonnes sont utilisées par an pour produire et utiliser nos équipements numériques. Ce nombre révèle l’impact que peut avoir la pollution liée aux activités minières.

Face à ce constat, une prise de conscience croissante des impacts du numérique est née et différentes parties prenantes se sont intéressées au développement d'approches plus responsables dans le domaine du numérique.

Une nécessité pour se conformer au cadre réglementaire

L’enjeu actuel pour les entreprises est de réussir à prendre en compte le cadre réglementaire autour du numérique responsable, toujours plus conséquent, dans leur stratégie numérique.

De nombreuses législations voient le jour telles que la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) qui lutte contre l'obsolescence programmée. Cette législation oblige les entreprises, à partir de 2023 de réaliser un plan d'éco conception et revoir le bilan de ce plan tous les 5 ans. La filière reconditionnée se voit également renforcée. Les opérateurs devront proposer un service de réparation et la mise à disposition de pièces détachées sur au moins 5 ans, pour certains produits obligatoires. Autre illustration, la loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (REEN), impose aux Datacenters d’utiliser de l’énergie renouvelable et d’être moins énergivores.

L’aspect social du numérique n’est pas oublié. Le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA) oblige certaines entreprises à faciliter l’accessibilité numérique de leurs sites et services numériques en publiant une déclaration d’accessibilité mentionnant leur niveau de conformité au référentiel ainsi qu’un schéma pluriannuel de la politique d'accessibilité mise en place dans l'entreprise.
Enfin, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) publié en 2016, fournit un cadre légal et de la transparence concernant l’exploitation des données personnelles.

Un changement d'orientation dans les projets informatiques

En 2020, les émissions de GES du numérique représentent 3 à 4% des émissions mondiales et pourraient atteindre 7% d’ici 2040.

Toutefois, des pratiques plus vertes telles que l'achat de matériels informatiques certifiés éco-énergétiques ou la mise en place de l'écoconception conformément au Référentiel Général d'Écoconception des Services Numériques (RGESN) sont encouragées.

Également, le choix d’un hébergement vert devient indispensable. Pour cela, les entreprises peuvent privilégier les prestataires signataires du Code de Conduite européen des centres de données. De plus, il est nécessaire d’utiliser des serveurs plus responsables et d’opter pour des solutions de refroidissement économes en énergie comme les techniques du free cooling ou la technique chiling. Par ailleurs, la mise en place d’indicateurs des centres de données tels que le PUE (Power Usage Effectiveness), le CUE (Carbon Usage Effectiveness) et bien d’autres permettent de quantifier et aide à mettre en place la réduction de l’impact environnemental.

Enfin, la sensibilisation au numérique et ses enjeux restent une étape fondamentale qui doit être mise en place dans toutes les entreprises. Pour des raisons éthiques et légales, les entreprises doivent intégrer davantage le volet accessibilité numérique dans leurs pratiques informatiques. 

Des technologies plus responsables

Le domaine du numérique offre également des solutions pour relever les défis environnementaux, notamment à travers l'approche de l’IT for Green. Cette démarche repose sur l’utilisation des technologies numériques pour réduire l’impact d’autres processus. L’IA a par exemple permis de mettre en place des pratiques moins énergivores comme l’utilisation de data centers verts, l’optimisation du code et l’optimisation du niveau de la fréquence d'exécution ou d'entraînement d’autres IA.

La blockchain pourrait également permettre d’être plus responsable en numérisant les opérations de validations des transactions afin d’éviter les validations manuelles demandant beaucoup de documents papier et de rapports.

Par ailleurs, le télétravail a induit une augmentation de l'utilisation du cloud. Cela a donné naissance à de nouvelles pratiques comme le Greenops qui permet d’optimiser l'efficacité de Cloud et ainsi réduit son impact environnemental.

Les bonnes pratiques à implémenter pour un numérique responsable

Pour conclure, ces tendances visant à réduire l’impact du numérique émergent dans les entreprises des secteurs privés comme public. Cependant, elles doivent être communiquées correctement pour ne pas être considérées comme du greenwashing.  De plus, l’effet rebond caractérisé par l’augmentation de la consommation liée à la réduction des limites de l’utilisation d’une technologie, peut avoir pour conséquence d’annuler tout ou partie des bénéfices écologiques espérés. 
La meilleure solution reste tout de même de moins s'équiper en objet numérique, de réparer ses produits numériques et de privilégier le reconditionner.

Le sujet vous intéresse ? Nos experts vous répondent

Marie-Laure CODACCIONI
Senior Partner - Directrice de l'offre Numérique Responsable

L’avenir du numérique et la digitalisation de notre société dépendent fortement de notre capacité à mettre en œuvre des services numériques durables, inclusifs et éthiques.

Auteur Mathilde Piquemal Mousseq
Mathilde PIQUEMAL MOUSSEQ
Consultante