Numérique responsable : 7 erreurs à éviter en entreprise

Adopter une stratégie numérique responsable ne se résume pas à une addition ponctuelle d'actions vertes dans une démarche RSE. Il s'agit d’un changement structurel, transversal, qui touche à la fois les processus, les outils, les compétences et le modèle économique. Pourtant, de nombreuses entreprises commettent des erreurs majeures qui freinent, voire bloquent, leur transition vers un numérique durable, éthique et responsable.
Gouvernance : intégrer le numérique responsable dans la stratégie globale
Repenser le business model avec un prisme durable
La première erreur réside dans le fait de ne pas considérer le rôle du numérique responsable dans le business model. Trop souvent, les entreprises cantonnent ces enjeux à des projets annexes ou des initiatives ponctuelles, sans les intégrer pleinement dans une logique de création de valeur. Pourtant, les travaux du World Economic Forum montrent que la durabilité numérique peut devenir un véritable levier d’innovation, de compétitivité et de financement.
Fixer des indicateurs d’impact environnemental fiables
Une autre erreur stratégique très courante est de ne pas définir d’indicateurs clés pour mesurer son impact carbone. En l’absence de données fiables, il devient impossible de piloter la démarche ou d’en évaluer les résultats. Aujourd'hui, il existe des outils et référentiels reconnues, comme Base Carbone proposé par l’ADEME, qui permettent de vous accompagner dans l’estimation de l’empreinte environnementale de vos services numériques et dans la construction d’une stratégie climat fondée sur des données concrètes.
Appliquer les bonnes pratiques dès la phase de cadrage
Par ailleurs, ne pas intégrer les bonnes pratiques du numérique responsable dès la première étape des projets représente une erreur méthodologique lourde. Corriger après coup un service ou une infrastructure numérique mal conçue coûte plus cher et est souvent inefficace. Il est essentiel d'intégrer l’écoconception, la sobriété fonctionnelle et les principes d’accessibilité dès la phase de cadrage, comme le rappellent les guides GreenIT.
S’appuyer sur une gouvernance structurée et experte
Enfin, le numérique responsable mobilise des compétences spécifiques, mêlant aspects techniques, environnementaux, réglementaires et organisationnels. Sans aller jusqu’à rendre indispensable la présence d’un expert dédié, il est essentiel de pouvoir s’appuyer, au minimum, sur des spécialistes pour se former et monter en compétence. Faire appel à un expert pour cadrer la démarche est fortement recommandé, afin de poser les bons jalons dès le départ et maximiser l’efficacité des actions engagées. Des structures comme l’institut du Numérique Responsable ou l’ADEME recommandent un accompagnement structuré et expert pour garantir la pertinence et la performance des actions réalisées.
Formation et veille : faire monter en compétence les équipes et rester à jour
Mobiliser des outils pédagogiques comme la Fresque du Numérique
Sous-estimer l’importance de la formation des collaborateurs constitue également un frein majeur à la mise en œuvre d’un numérique responsable. Le changement ne peut réussir que si les usages évoluent et si chaque acteur comprend son rôle. Des dispositifs comme la fresque du numérique ou des programmes de formation portés par l’INR sont des leviers puissants pour sensibiliser, engager et professionnaliser les équipes.
Anticiper les obligations : loi REEN, RGPD, Accessibilité
L’erreur suivante est de ne pas se tenir informé des évolutions du cadre réglementaire. Pourtant la législation se renforce rapidement: la loi REEN en France impose des obligations concrètes aux entreprises ; le RGPD reste un pilier incontournable de la gouvernance des données, ou encore la loi Access, qui renforce les exigences d’accessibilité numérique. Ne pas anticiper ces évolutions expose les organisations à des risques juridiques et réputationnels majeurs.
Communication : communiquer de façon responsable sans tomber dans le greenwashing
Valoriser les actions réelles avec transparence et honnêteté
Enfin, ne pas communiquer sur les efforts réalisés prive l’entreprise d’un levier stratégique essentiel. Par crainte du greenwashing, certaines organisations préfèrent ne rien dire. Pourtant, communiquer de façon honnête, transparente et mesurable est un facteur clé de mobilisation interne et de différenciation externe. Le guide de la communication responsable (ADEME) offre des cadres fiables pour structurer cette communication sans tomber dans l’excès ou la superficialité.
En résumé, une stratégie numérique responsable exige cohérence, engagement et professionnalisme. Éviter ces sept erreurs, c’est déjà faire un pas décisif vers un numérique plus durable, plus éthique et aligné avec les enjeux sociétaux actuels.
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