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Le développement du numérique au sein des industries, leviers et aides

Le développement du numérique au sein des industries, leviers et aides
13 avril 2023
Industrie

L’évolution des technologies numériques, associée à une recherche constante d’optimisation et d’innovation pour rester compétitif, amène les industriels à imaginer des nouvelles méthodes de production.

En 2015, une étude de la place de l’industrie française dans le monde fait ressortir un retard en termes d’équipements et d’intégration des technologies du numérique. Valoriser le rôle fondamental de l’industrie pour notre économie est primordial, car elle détient les clés d’une croissance forte et durable : progrès technologiques, activités de production et services donc emploi, protection de l’environnement, développement international. Afin de permettre aux entreprises de financer les investissements capables de transformer durablement l’Industrie, l’Etat cherche à favoriser une dynamique de relocalisation, de décarbonation et accélérer l’industrialisation des projets technologiques d’avenir par l’innovation et le numérique.

La France possède des compétences numériques fortes, voire uniques pour certains sujets. L’industrie française doit maintenant incorporer de manière rapide des solutions digitales, afin de pouvoir rattraper le retard accumulé.

Accélérer la mise en œuvre des innovations stratégiques : cloud et cybersécurité

Le plan France relance a permis le lancement de stratégies d’accélération pour l’innovation. Ces stratégies visent à identifier les principaux enjeux économiques et technologiques d’avenir et à y investir de façon exceptionnelle et globale (financements, normes, fiscalité…). Les technologies numériques concernées par ces stratégies comprennent par exemple le cloud et la cybersécurité. En favorisant l’émergence de leaders français sur ces technologies-clé, l’industrie française pourrait redevenir compétitive pour les décennies à venir. 

D’une part, la maîtrise des données et de leur exploitation est un enjeu majeur tant du point de vue économique que stratégique. Le marché du Cloud est estimé à plus de 10 milliards d'euros en France avec une croissance annuelle de 38%. La concentration du marché Cloud autour de quelques acteurs (Amazon, Microsoft et Google) expose les entreprises à un risque sur la maîtrise de leurs données. L'industrie française doit développer un écosystème puissant et compétitif de fournisseurs de services en Cloud afin de redonner à la France une autonomie sur les technologies stratégiques d'aujourd'hui et de demain.

Par ailleurs, si le numérique est le support de nombreuses innovations qui bénéficient à chacun, il induit aussi des risques en matière de sécurité. En effet, le développement du télétravail a contribué à réduire la frontière entre les outils informatiques professionnels et personnels, renforçant d’autant la vulnérabilité des systèmes. Ainsi, accélérer et accompagner le développement des entreprises de la cybersécurité permet de garantir la maîtrise de la sécurité mais aussi de se positionner sur un marché au potentiel économique important.

Optimiser la production industrielle grâce aux objets connectés et à la réalité augmentée

L’apparition des objets connectés a permis aux industries d’être plus compétitives, cela se traduit par un chiffre, on compte 14 milliards d’appareils (machines de production et objets connectés) gérés en réseau en 2022 dans l’industrie. 

Les impacts industriels sont importants, en effet grâce à cette technologie, les machines échangent leurs données en temps réel. Cela est rendu possible grâce à une transmission rapide des informations relatives à leurs états de fonctionnement, leurs environnements, leurs utilisations courantes, leurs éventuelles détériorations, leurs origines ou leurs destinations. Cela permet avec une optimisation des ressources et des process techniques d’atteindre différents niveaux de production et permet aux entreprises de mieux gérer les échanges d’information, d’améliorer la communication, d’optimiser le contrôle et la gestion des systèmes. Le monde virtuel et le monde réel se rejoignent pour que les entreprises puissent bénéficier d’une plus grande efficacité, réaliser des réductions de coût et optimiser leurs ressources. 

De plus, là où la robotique et l’IOT sont tournés vers la productivité des machines, la réalité augmentée permet d’augmenter la performance des hommes, au service de l’excellence opérationnelle avec des investissements moindre. Au-delà des gains de performance qu’elle génère pour l’usine, elle montre un investissement envers les postes, les métiers et la valeur des techniciens dans l’entreprise. À l’heure du tout automatique voire « humanless », la Réalité Augmentée a le mérite d’être une innovation industrielle de rupture 100% dédiée à l’homme.

La réalité augmentée répond à un enjeu majeur pour les industriels, à savoir la perte des compétences et des savoir-faire. La transmission des connaissances en industrie est l’une des plus grandes problématiques du secteur. Confrontée à une conjoncture démographique synonyme de départs massifs à la retraite d’experts et de « sachants », l’industrie rencontre en parallèle de grandes difficultés à recruter. L’enjeu est donc la capitalisation des savoir-faire. La digitalisation des processus rendue possible par certains logiciels ne suffit plus. Les industriels observent en effet les mêmes contraintes que lorsque le savoir-faire est concentré par une ou plusieurs personnes clés. Ces « experts » sont toujours très souvent sollicités car les modes opératoires ne sont pas correctement assimilés, les outils peu utilisés. La réalité augmentée adresse cette problématique à 360° :  digitalisation des processus de l'usine et transfert de savoir-faire. L’opérateur n’est plus obligé de consulter des modes opératoires, il les voit et interagit avec eux pour exécuter sa tâche.

Cette solution, l'État la partage et la soutient notamment par la mise en place de l’aide à l’investissement de transformation vers l’industrie du futur. Cette mesure vise à soutenir la montée en gamme des PME et ETI industrielles par la diffusion du numérique et l’ adoption des nouvelles technologies (fabrication additive, robotique, réalité virtuelle ou augmentée, ...).

Les aides pour mettre en œuvre ces solutions et les résultats

La transition numérique est un levier de croissance et de compétitivité pour l’industrie française qui est au cœur des enjeux du nouveau plan du gouvernement France 2030. Pour accompagner et accélérer l’ascension de l’industrie du futur, l’innovation doit se mettre au service de la recherche de solutions toujours plus complexes. Cet enjeu fait aujourd’hui l’objet d’initiatives concrètes comme le soutien à l’offre de solutions pour l’industrie du futur.

Au global, la France a investi 13 878,51 millions d’euros pour soutenir les projets industriels. Cette aide vise à soutenir les dépenses d’investissement (robots, réseaux, réalité augmentée, cloud, internet industriel, …) afin de renforcer la compétitivité de l’industrie française et sa capacité à créer de l’activité et des emplois sur le territoire.

De plus, l’Etat a mis en place une fiscalité favorable à l’innovation industrielle notamment par l'intermédiaire de crédit d’impôt de recherche (CIR) et crédit d’impôt à l’innovation (CII). Ces aides fiscales favorisent les entreprises à développer leur maturité technologique et les rendent plus compétitives dans un environnement en constante évolution. Ces différentes mesures et aides ont quatre objectifs principaux : modernisation, innovation, relocalisation et décarbonation. Les résultats du plan France relance sont importants, on compte pas moins de 231 000 emplois créés ou confortés, ce qui était également une priorité pour l’Etat. 

En conclusion, le premier objectif du plan de relance était de retrouver à l’été 2022 le niveau de PIB d’avant-crise. Cet objectif a été atteint, le PIB s’établissant au troisième trimestre 2022 à 1,1 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.  Cependant,  le retour du PIB à son niveau d’avant-crise ne signifie pas que l’impact de la crise a été neutralisé, car la croissance perdue de l’économie reste à rattraper. De plus, l’évolution du contexte international et les conséquences de la guerre en Ukraine laissent craindre une stagnation de l’activité les prochains trimestres. 

Le second objectif visait à améliorer la compétitivité des entreprises françaises et à préparer l’ensemble des acteurs économiques aux enjeux de long terme, notamment les transitions écologique et numérique. Les fonds mobilisés ont permis d’impulser une dynamique de modernisation, d’innovation, de relocalisation et de décarbonation au secteur. Les mesures rendant la fiscalité moins pénalisante ainsi que le soutien à l’investissement participent à dynamiser des secteurs qui ne sont pas rentables immédiatement.  C’est notamment dans ces secteurs que le soutien de l'État est indispensable car ils seront un atout majeur dans le futur. Cela permettra à la France et à l’Europe de retrouver leur souveraineté sur des technologies stratégiques. Il s’agit par exemple de l'hydrogène vert, la cybersécurité, l'intelligence artificielle, les objets connectés, la réalité augmentée, les semi-conducteurs, le cloud, le nouveau nucléaire. 

Ainsi, si le plan de relance semble atteindre ses objectifs à court terme, il paraît intéressant de suivre les résultats d’une telle politique à moyen et  long terme
 

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Guillaume LECHEVALLIER
Guillaume LECHEVALLIER
Senior Partner - Directeur de l'Offre Industrie

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Auteur Benoit TRAISNEL
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