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Notre réindustrialisation a besoin de l’innovation numérique

Industrie
16 février 2025

Les plans France 2030, Territoires d’industrie ou encore la loi Industrie Verte (2024) dessinent le défi de notre pays en matière d’industrie : relancer le développement de nos usines tout en honorant nos engagements en matière de développement durable.

Malgré les efforts consentis, sur le premier semestre 2024, les fermetures d’usines ont progressé de 9% pour atteindre 61 tandis que les ouvertures ont elles baissé de 4% restant tout de même supérieur avec 79 nouvelles usines. Pour rebâtir notre tissu productif, l'État et nos entreprises doivent s’allier pour améliorer notre compétitivité et notre souveraineté. Une réponse commune à ces enjeux existe : l’innovation numérique.

D’un tissu industriel français fragilisé au développement de l’industrie 4.0

Ces dernières décennies, le tissu industriel français s’est fragilisé, faute d’identifier des leviers de compétitivité pour faire face aux puissances asiatiques. Cependant, le développement de l’industrie 4.0 caractérisée par l’arrivée dans nos usines des objets connectés, de l’IA et de la robotique avancée bouleverse ce paradigme. Le défi que représente l’adoption de ces technologies offre une chance aux puissances occidentales de rendre à nouveau leur territoire attractif pour les industriels. Non sans répondre à de nombreux défis.

Une première difficulté liée à la réindustrialisation est la résilience des chaînes d’approvisionnement. La crise sanitaire et le contexte géopolitique ont montré les limites des chaînes globalisées et ont souligné l'importance d'améliorer notre souveraineté. Accélérer le développement de l’industrie 4.0 devient donc indispensable, notamment pour renforcer notre production de matériaux critiques comme les semi-conducteurs. Dans ce cas, il est crucial d'investir dans des outils modernes capables d'intégrer de nouvelles technologies telles que l'intelligence artificielle, afin de rendre cette industrie de grande précision compétitive sur notre territoire.

De plus, le développement de la fabrication additive (impression 3D) est clé pour optimiser les processus industriels. Par exemple, pendant la crise sanitaire, l’AP-HP a utilisé des imprimantes 3D pour produire des masques et des valves respiratoires. Cependant, il est maintenant temps d’accélérer la recherche et d'intégrer cette technologie à un niveau stratégique. Avant même cette crise, Siemens Mobility en Allemagne avait déjà entièrement numérisé son usine de maintenance, permettant la production à la demande de pièces de rechange via l’impression 3D.

Profiter de l’essor des nouveaux métiers de l’industrie

Pour réussir cette transition, la France doit se servir de ses atouts pour former une main-d'œuvre qualifiée. Le réseau d'universités, d’écoles d’ingénieurs, les récents progrès en matière d’apprentissage doivent ouvrir la voie à l’intégration des formations aux nouveaux métiers de l’industrie. Les besoins sont nombreux : des ingénieurs spécialisés en données et cybersécurité industrielle, des techniciens pour les systèmes automatisés ou encore des opérateurs capables de maîtriser des logiciels de CAO. Le numérique permet de voir émerger des centres de formation innovants en industrie 4.0.

Par exemple CampusFab en Essonne offre 2500m2 aux entreprises pour former leur personnel aux technologies de l’industrie 4.0 qu’elles soient physiques ou logicielles. Le groupe Safran est un de leurs partenaires. En 2022, Verkor le spécialiste français de la batterie électrique a également lancé un consortium avec 11 partenaires dans le but de proposer 70 formations initiales du CAP au doctorat, l'objectif étant d’accompagner la réindustrialisation tout en développant les formations d’avenir.

Accompagner le développement d’une industrie durable

Enfin, pour attirer les grands groupes, l'État français doit faire de cette réindustrialisation une réindustrialisation durable. Pour ce faire, il est essentiel d'accompagner les industriels dans le développement d’usines modernes intégrant des technologies d’avenir et en les mettant au service d’une production plus responsable.

L’IOT et l’IA permettent par exemple d’acquérir et d’analyser de la donnée pour comprendre la consommation d’énergie liée aux différents processus industriels. Les industriels ont ensuite la main pour les optimiser.
Sur un autre volet, la France peut proposer aux industriels une électricité décarbonée grâce à la part importante du nucléaire dans notre mix énergétique. En couplant cet avantage à des solutions de “smart grid”, réseaux intelligents, les industriels sont en mesure de maîtriser la distribution et leur consommation d’énergies en appuyant la part de renouvelables dans leur mix énergétique.

Pour atteindre ses objectifs de réindustrialisation, les pouvoirs publics doivent s’allier avec les entreprises afin de créer les conditions favorables au développement de l’industrie du futur en encourageant les investissements liés à l’innovation numérique et en accélérant la formation d’une main d'œuvre qualifiée, besoin sine qua none à la réussite de ce projet de société, là encore le digital s’avère crucial.

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Patrick ASTIER
Partner - Directeur de l'Offre Industrie

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Auteur Gabin DURTESTE
Gabin DURTESTE
Consultant