Le monitoring du Risque de Crédit en banque

Au début de l’été le club SIBF nous présentait les évolutions des obligations réglementaires en terme de contrôle du risque qui seront imposées dans le cadre des accords dits de Bâle III.
Mais qu’est-ce que le Risque, comment la banque le gère-t-elle, pour quels objectifs ? Et comment le SI de Gestion du Risque doit-il s’intégrer à architecture d’ensemble pour permettre une gestion exacte et la plus automatisée possible ?
Rappel des différents types de Risques :
- Le risque de contrepartie : veiller aux défauts de paiement (cf. plus bas),
- Le risque de marché : veiller aux variations de prix et à la liquidité du marché (risque d’actions et de dérivés d’actions, risque de taux, risque de change, risque de liquidité…),
- Le risque opérationnel : veiller à la qualité des procédures (risques liés au processus opérationnels, aux personnes, aux systèmes, aux événements externes (politiques, climatiques, terroristes…).
L’activité bancaire induit donc une prise de risque, une incertitude. Et la complexité croissante de nos économies et des instruments financiers accroît sans cesse l’importance de la gestion de ce risque. Autant que possible les risques doivent être identifiés, mesurés, gérés et contrôlés : on parle (avec un anglicisme de plus qui n’effraye pas la banque) de monitoring du risque.
Zoom sur le risque de contrepartie ou risque de crédit.
Le risque de contrepartie, aussi souvent appelé risque de crédit, est le risque qu’une contrepartie fasse défaut : incident de paiement, faillite…
Exemple :
Une banque accorde un prêt à une entreprise pour la construction d’un bateau de 1 000 000 $ sur 15 ans. Au bout de la 3ème année, les remboursements ne se font plus régulièrement. A la fin de la 3ème année, l’entreprise ne peut plus respecter son contrat et dépose le bilan. L’entreprise, contrepartie de la banque, est en défaut de paiement.
Au delà du respect des obligations réglementaires, la Direction des Risques, définit la stratégie et la politique de risque que souhaite mener la banque.
Quels objectifs se donner en terme de contrôle du risque ?
On voit bien que simplement limiter le risque serait un frein à l’activité commerciale d’une banque ; il s’agit donc - en fonction de la solidité de l’établissement et en fonction de la rentabilité espérée des métiers de crédit - de définir une stratégie de contrôle du risque.
Finalement, dans une stratégie donnée, comment les banques réalisent-elles le monitoring du risque de Crédit ?
Dans son activité de crédit la banque prend des engagements de crédit. Afin de contrôler son exposition au Risque dans le cadre de la stratégie définie il lui faut donc connaître au mieux à tout moment :
- le montant de ses engagements,
- le risque inhérent à tel ou tel type d’engagement (prêter à court terme est moins risqué que prêter à long terme - où l’on parle de pondération),
- le risque inhérent à telle ou telle contrepartie (prêter à un État est moins risqué que prêter à une entreprise - où l’on parle de notation ou rating).
Les contrôleurs du Risque veillent à la qualité de ces données et contrôlent au jour le jour le dépassement des limites par les utilisations que font les clients. Il est donc nécessaire que les systèmes de gestion du risque soient intimement liés aux Référentiels mais aussi aux systèmes métiers où la banque gère les crédits octroyés.
Notez enfin que ce sont ces mêmes données nécessaires au monitoring qui servent de base au reporting et aux calculs réglementaires définis (notamment) dans le cadre du comité de Bâle.
Le SI de gestion du Risque est donc au cœur de architecture.
Pour en savoir plus :
Accords réglementaires de Bâle : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_de_B%C3%A2le puis voir Bâle I, Bâle II et Bâle III.