VivaTech 2022, un engagement écologique ?

Les technologies du futur ainsi que les acteurs associés ont été présentés au Parc des expositions de la Porte de Versailles. Au fil des ans, VivaTech montre un engagement toujours plus fort dans les démarches de responsabilité sociale et environnementale.

VivaTech, ce salon qui pense le futur ?

Viva Technology, ou VivaTech est un événement annuel créé par les groupes Publicis et Les Échos en 2016. Start-up, grands groupes, investisseurs et personnalités se réunissent autour des grandes thématiques des nouvelles technologies pour cette occasion.

Pour les trois premiers jours, les portes du Parc des expositions ne sont ouvertes qu’aux startups, investisseurs, exécutifs, étudiants et académiques. Seul le quatrième et dernier jour, permet au grand public de découvrir les dernières innovations qui donnent une vision futuriste de notre monde.

Un salon qui s’engage de plus en plus

Chaque année, VivaTech propose un panel de thématiques variées : mobilité du futur, l’inclusion, le Web 3.0, le metaverse, etc… Depuis ses débuts, cet événement garde un sujet fort autour des causes environnementales.

Cela est d’autant plus facilité que le marché global de la Greentech explose. Ce terme comprend toutes les entreprises qui mettent en œuvre des dispositifs pour protéger l'environnement et penser au monde de demain en utilisant des technologies de pointe.

Selon la BpiFrance, la France compte 800 startups greentech avec un chiffre d'affaires moyen de 1,4 million d'euros. En 2020, 21 % des levées de fonds leur sont dédiées.

VivaTech profite donc de cet essor. Le salon a notamment mis en place un ensemble de mesures permettant de réduire son impact plus ou moins direct sur la planète, en voici des exemples :

• Les déchets : limitations des produits à usage unique avec la suppression des moquettes ou encore l’utilisation des plastiques à usage unique
• La restauration : Favoriser la présence de traiteurs locaux et dont les produits sont issus de l’agriculture biologique
• Les transports : Encourager l’usage de transports moins polluants comme les transports publics et la compensation carbone des billets d’avions

Viva Technology a pour but de se décarboner au maximum. C’est ainsi, que l’événement s’est entouré d’un écosystème complet pour mener à bien son objectif : Low Carbon, Acteon Farm, Urbanomy et Carbo.
 

Les innovations de la transition écologique

Le jeudi 23 juin, mc2i a organisé un Explorers Meeting pour décrypter et synthétiser les moments phares de l’événement.  C’est notamment à cette occasion que des consultants mc2i ont rencontré deux start-ups engagées : Connected Energy et H2site.

Connected Energy a été fondée en 2010 par Matthew Lumsden, Pete Beasley. Cette entreprise de l’économie circulaire propose un stockage d’énergie modulaire et évolutif. Leur objectif est d’offrir une seconde vie aux batteries des véhicules électriques avant leur recyclage en offrant une solution de stockage d’énergie. Ainsi, ils ont créé un système, nommé l’E-stor, qui utilise des batteries de seconde vie (Génération Nouvelles Technologies).
Grâce à leur solution innovante, Connected Energy apporte plusieurs avantages à leurs clients :

• Générer des revenus
• Réduire leurs coûts énergétiques
• Optimiser la production d'énergie renouvelable

En 2017, ENGIE et Volvo Energy sont devenus investisseurs de Connected Energy et ensemble, ils participent à de nombreux projets autour du stockage d’énergie.
Pour cette sixième édition de Vivatech, Connected Energy nous a montré une maquette 3D de l'un de leurs conteneurs qui possédaient un total de 24 batteries à l'intérieur.

Pour l’avenir, cette entreprise de stockage d’énergie estime que 340 GWh/an d'énergie sera disponible, d’ici 2030, dans les anciennes batteries des véhicules électriques. Connected Energy compte donc bien saisir cette opportunité pour continuer à contribuer à l’économie circulaire.

H2 Site s’attaque à un marché complètement différent : la production d’hydrogène. Cette structure, fondée en 2019, est la collaboration entre deux centres : Tecnalia et la Technische Universität Eindhoven (université technologique d’Eindhoven). C’est en 2020 qu’ils s’associent à Engie, en tant qu’investisseur, pour industrialiser et commercialiser leurs solutions.

Leur objectif est de produire de l’hydrogène local et bon marché. Pour y répondre, ils ont donc décidé de supprimer la partie transport de l’hydrogène dans la chaîne de valeur en créant un réacteur à membrane.
Leur réacteur permet d’utiliser les ressources présentes sur le site où il est installé : molécules de biométhane, de biogaz ou d'ammoniac. Leur technologie de pointe les transforme ensuite pour produire de l’hydrogène.  Ils veulent ainsi, via leur innovation, activer une transition vers une économie mondiale de l’hydrogène.

L’hydrogène deviendra une énergie majeure et il faudra la rendre accessible. Ainsi, pour l’avenir, ils souhaiteraient donc optimiser leur solution afin de proposer de l’hydrogène à bas prix.

Un salon qui reste technologique plus qu’écologique

Bien que le salon se veut plus engagé, il reste tourné et destiné à la présentation des nouvelles technologies. L’événement prône donc une réponse technologique à tous problèmes quelle qu'en soit leur nature. Il faudrait présenter et encourager les objets qui ont du sens et qui répondent à un réel besoin.

La deuxième remarque concerne le fait que la clé principale de la transition écologique reste la sobriété, comme le précise le sixième rapport du Giec. Si nous prenons le thème de la mobilité, la décarbonation des véhicules reste un enjeu clé pour le climat et de nombreuses technologies sont représentées pour y répondre. Cependant, il faudrait aussi questionner l’existence même de ces nouvelles technologies de pointe. Pour le faire, il faudrait, par exemple, présenter d’autres solutions aux problématiques de la mobilité.

Enfin, la dernière remarque concerne le déséquilibre sur les sujets environnementaux présentés. En effet, comme le soulignait récemment Radio France Internationale (RFI), on ne parle que de la question de la crise climatique. La crise écologique comporte bien plus de sujets que le climat : l’eau, la biodiversité, la rareté des ressources etc.

VivaTech 2022 vers VivaTech 2023

VivaTech reste un salon autour des nouvelles technologies. Le salon prend conscience de la crise climatique et intègre de plus en plus ce sujet. Il met en place des mesures pour atteindre une neutralité carbone à différents niveaux : déchets, restauration, transports. Il met en avant de plus en plus de start-ups et d’acteurs engagés. 

L’événement ne veut pas s’arrêter là. Il souhaite obtenir la certification ISO 20121 d’ici 2023. Ceci lui permettrait d’être considéré comme “événement durable”. Cependant, le salon gagnerait à aborder des questions de sobriétés d’utilité et de réponse à des besoins essentiels pour vraiment traiter correctement les sujets environnementaux.

Sur des thématiques similaires des nouvelles technologies et de l’environnement, le salon GreenTech Forum aura lieu le 1 et 2 Décembre 2022. Il traite justement des thématiques de réduction d’empreinte carbone dans le domaine du numérique.