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Post Covid-19 : Quelles conséquences et quel avenir pour les mobilités ?

03 février 2021
Transport et mobilités

La crise sanitaire du COVID-19 que nous vivons actuellement est inédite ! Nous avons vécu un premier confinement en mars puis un deuxième en novembre qui induisent des impacts et modifient profondément le secteur des transports et des mobilités. Les conséquences sont variables en fonction des moyens de transport et des usages impliquant ainsi de nouvelles tendances.

L’activité du transport de voyageurs est fortement impactée

Alors que nous sommes en train de vivre la deuxième vague de pandémie de la COVID-19, le constat est identique à la première: c'est l'activité du transport de voyageurs et du tourisme qui est la plus fortement impactée !

Pendant le premier confinement, OUI.sncf constatait : " une baisse de 85% des déplacements de ses voyageurs". Aujourd'hui, ce chiffre est moins conséquent suite à  un reconfinement dont les restrictions sont plus légères. En effet, ce deuxième confinement est très différent du premier pour le secteur de la mobilité puisque cette fois-ci on permet aux personnes de pouvoir se déplacer pour aller à l'école et travailler. Nous avons donc des besoins en déplacement mais toutefois limités. Selon le site web d'actualités sortiraparis.com, au 12 novembre : " au sein du métro parisien, la fréquentation a baissé de 55%. Une chute de 22% des déplacements entre le domicile et le travail a également été constatée ainsi qu'une baisse de 85% des déplacements en TGV. Enfin l'offre aérienne des vols domestiques est à 10% de ses capacités ". 

Dans cette crise, c'est l'ensemble des typologies de transport qui sont touchées par cette diminution des déplacements. Cependant on constate que la plus grosse difficulté est du côté des transports publics qui sont les moins favorables au respect des consignes sanitaires. Concernant les autres types de mobilités, les micros-mobilités ou mobilités individuelles prennent une dimension inédite avec l’essor de la pratique du vélo ou l’utilisation de la voiture. Quant aux mobilités partagées (vélib’, trottinettes libre-service…), à l'époque lors de la grève SNCF, elles avaient pris un nouveau souffle et avaient eu un fort engouement cependant la COVID-19 a provoqué un coup d'arrêt brutal à cette croissance. 

Les perspectives d'évolutions des mobilités dans un monde post-Covid-19

La crise sanitaire du COVID-19 impacte à la fois l'offre et la demande de transport. Au-delà des impacts de court terme, elle devrait entraîner des changements importants pour le secteur. 

Vers une économie des déplacements

Face à la généralisation du télétravail, le constat est sans appel : les français veulent minimiser leurs déplacements, notamment celui du domicile-travail ! Aujourd'hui, ils veulent moins de contraintes et surtout moins de temps passé dans les transports. Quand on y pense tout préexistait à la crise sauf qu'elle est un révélateur d’une puissance inédite. En effet, c'est le cas du télétravail, il existait avant mais a pris de l'ampleur ces derniers temps. Il est certain que notre quotidien va se faire de plus en plus à distance et que les Français ont pris goût à ce mode de vie. Une véritable catastrophe pour l'industrie des mobilités ! Aujourd'hui, l'enjeu pour les acteurs du secteur est de faciliter les trajets quotidiens domicile-travail et de proposer une mobilité raisonnée qui évite les déplacements qui sont contraints et subis. Un déplacement contraint étant par définition un trajet "imposé".

La mobilité individuelle prend le pas sur la mobilité collective

Dans cette crise, la mobilité individuelle s'impose comme la meilleure alternative pour maintenir les distanciations sociales. On se déplace à pied, à vélo, en deux-roues motorisé ou en voiture. On retrouve également toutes les micros-mobilités de dernière génération : trottinettes électriques personnelles, skateboards, vélos pliables ou encore hoverboards qui permettent de se déplacer plus rapidement sur de courtes distances.

Parmi tout cela, il y a un engouement principalement pour la voiture et le vélo ! Aujourd'hui, la voiture, perçue comme un espace protégé est largement utilisée. On parle même d'autosolisme c'est-à-dire le fait de circuler seul dans une voiture. Autre grand gagnant : le vélo ! Ce moyen de transport a connu un réel coup de boost, on parle même d'un moment historique pour ce mode de transport. Ce moyen séduit pour la sécurité et son effet positif sur l'environnement. 

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Transition sociale et écologique : vers une mobilité verte

Autre constat suite à ces deux confinements, les questions d'écologie sont très présentes. La COVID-19 entraine un impact sur la mobilité et des modifications dans les comportements et pensées des consommateurs. Il y a une accélération de la prise de conscience des questions environnementales. 

Les Français sont prêts à se déplacer tout en limitant leur impact environnemental. C'est un critère impératif que doivent prendre en compte les acteurs aujourd'hui. L'électrique et l'hybride y trouvent leur compte. La crise de la COVID-19 a eu un effet désastreux sur la vente de voitures mais pas sur la vente de voitures électriques.

Technologie : accélération de la digitalisation

Aujourd'hui, les nouvelles technologies et le digital sont indispensables pour les entreprises. Cependant, cette transformation digitale est encore longue pour certaines sociétés qui mettent du temps à évoluer et à se digitaliser (process plus longs...). Le deuxième confinement et la perspective lointaine de sortir de cette crise, oblige les entreprises à réagir, progresser et à se digitaliser beaucoup plus vite pour la sécurité du métier, des clients et des collaborateurs. Certaines sociétés ont développé des produits ou fonctionnalités en seulement 3 semaines alors qu'ils travaillaient depuis des années sur le sujet, c'est notamment le cas pour Rent a Car.  

Cette crise sanitaire va-t-elle changer de façon durable le paysage des mobilités ?

Il y a de nombreux constats, cependant nous ne pouvons pas tirer des conclusions trop hâtives puisque cela évolue très vite et que nous sommes face à une deuxième vague. Il est nécessaire de continuer à suivre les évolutions et voir si elles perdurent dans le temps. De notre point de vue, l'impact le plus grave dans les années à venir serait la diminution du tourisme et de l'offre de transport due à l'augmentation de la "non-mobilité". C'est à dire la généralisation d'un quotidien à distance (achats, travail, rendez-vous médicaux...).