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L’avenir de l’entreprise est-il soft (skills) ?

Ressources humaines
30 décembre 2024

Autrefois prioritaires, les hard skills (compétences techniques) ne suffisent plus à garantir le succès des entreprises. Désormais, les soft skills occupent une place centrale pour assurer performance individuelle et collective. Comment les entreprises peuvent-elles maintenir et adapter leur investissement dans les soft skills, essentiels à la performance et à la gestion des talents, malgré la baisse d’intérêt observée ces dernières années ?

Les soft skills : des compétences valorisées dans les recrutements ?

Les soft skills (compétences personnelles, sociales et méthodologiques), sont attendues dans le monde du travail actuel. Selon le Baromètre des soft skills 2024 (Lefebvre Dalloz), une majorité de professionnels (71%) se disent bien informés à leur sujet, une progression notable depuis 2020 (+10 points), malgré une baisse d'un point par rapport à l'année précédente. Cependant, la compréhension précise de ces compétences progresse lentement. Les compétences relationnelles (83%) et émotionnelles (67%) sont les plus connues, soulignant l'importance croissante de l'intelligence émotionnelle et relationnelle dans le travail.

Ces compétences sont de plus en plus valorisées dans les recrutements : 69% des dirigeants aux États-Unis veulent prioriser le recrutement de candidats avec des soft skills (Global Talent Trends, LinkedIn, 2024). Elles sont perçues comme permettant de s'adapter aux changements rapides, notamment face aux nouvelles technologies et aux fluctuations du marché. Elles sont aussi vues comme le pendant indispensable à l'automatisation en apportant des qualités humaines irremplaçables, comme l'empathie et la créativité. Elles favorisent par ailleurs une collaboration efficace dans un environnement professionnel interconnecté et multiculturel.

Si l’importance des soft skills dans le monde professionnel semble indéniable aujourd’hui, elle l’est encore plus dans le « Future of Work ».

L’importance des soft skills dans le « Future of Work »

Le « Future of Work », ou l'avenir du travail, se caractérise par une transformation majeure des organisations, les nouvelles technologies ayant un impact considérable sur la place du travail dans notre vie et l'organisation des métiers. Pour faire face à ces changements en cours et à venir, les collaborateurs doivent être équipés. Deloitte Access Economics prévoit que d'ici 2030, deux tiers de tous les emplois nécessiteront des soft skills, cette tendance étant d’ailleurs reprise par le rapport « The Future » du Forum économique mondial of Jobs Report 2023.

L'investissement dans les soft skills a un impact direct sur la productivité des salariés, car des employés formés en communication et en gestion du stress sont plus aptes à travailler efficacement en équipe et à prendre des décisions éclairées.

Ces formations renforcent également la culture d'entreprise en valorisant le développement personnel et professionnel, ce qui crée un environnement positif où les salariés se sentent soutenus et valorisés par une entreprise qui investit dans le développement et le maintien de leur employabilité. Cela augmente leur engagement et leur satisfaction au travail, réduisant ainsi le turnover et les coûts associés au recrutement.

En investissant dans le développement des soft skills de leurs collaborateurs, les entreprises améliorent leur performance globale, favorisent l'innovation et se positionnent mieux pour prospérer dans un environnement économique dynamique et incertain.

Comment développer les soft skills des collaborateurs ?

Pour développer les soft skills, on observe que le présentiel et la pratique entre pairs sont plébiscités en premier lieu, l’enseignement en salle étant de plus en plus privilégié, passant de 43% en 2022 à 66% en 2024. L'interaction directe et l’apprentissage collectif sont vus comme des moyens efficaces de les acquérir et de les renforcer.

Enfin, la moitié des répondants favorise la mise en pratique en situation de travail, l’ancrage des soft skills nécessitant de contextualiser la formation dans le quotidien professionnel.
Ces chiffres révèlent l'importance du contact humain et de l’expérience concrète pour cet apprentissage, dans un monde du travail de plus en plus digitalisé.

Les contraintes budgétaires semblent toutefois freiner l’investissement dans le développement des soft skills. Si 59% des organisations prévoyaient de former leurs salariés aux soft skills en 2023, elles n’étaient plus que 55% à l'envisager en 2024.

L’aspect stratégique des soft skills semble également décliner, puisque seulement 46% des répondants les considèrent comme stratégiques pour l’entreprise, marquant une baisse de 10 points depuis 2020.

Alors que des entreprises continuent d'investir dans les soft skills, certaines mettent l’accent sur d'autres priorités, souvent vues comme plus rentables à court terme. Si cela reflète les différentes approches adoptées par les organisations face aux défis économiques actuels, cela pourrait-il aussi indiquer une normalisation ou un déclin de l’engouement initial autour de ces compétences ? La majorité des dirigeants déclarent pourtant y accorder une importance croissante et en faire un critère essentiel de recrutement. Les experts s’alignant aussi pour souligner la prépondérance des soft skills dans le Future of Work, on peut s’interroger sur l’avenir des organisations plus réticentes à former leurs salariés à ces compétences.

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Claire ALLEMAND
Senior Partner - Directrice de l'Offre Ressources Humaines

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Marianne VANNINI
Consultante senior