EUMO 2022 - IDFM - Les transports en commun franciliens, acteurs majeurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

Sociétés représentées et leurs représentants : 

• Île-de-France Mobilités (IDFM)
  • Laurent PROBST - Directeur Général, Île-de-France Mobilités
  • Laurence DEBRINCAT - Directrice études et Jeux olympiques et paralympiques
• Paris 2024 - Comité d'Organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP)
  • Argyris CARIDAKIS - Directeur des Services des Jeux Olympiques 2024
  • Cyrille ROSTAING - Responsable des Services Transport Paris 2024

La Région Île-de-France accueillera une grande partie des compétitions des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Cet évènement international génèrera des flux importants de spectateurs et de personnes accréditées pour les Jeux Olympiques du 26 juillet au 11 août puis pour les Jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre (voir la carte des sites). Dans ce contexte, l’autorité organisatrice Île-de-France Mobilités, qui gère le troisième plus grand réseau au monde, est attendue pour assurer le transport public des spectateurs mais aussi des athlètes vers les sites de compétition en renforçant l’offre de transport existante et en créant des services spécifiques à la période.

En effet, des flux très importants sont attendus avec 600 000 voyageurs quotidiens munis de billets pour assister aux épreuves auxquels on ajoute les spectateurs des cérémonies sans billet comme  le cyclisme sur route, le marathon et d’autres événements en plein air. A cet aspect quantitatif s’ajoute d’autres contraintes comme la création d’un centre international de broadcast au Bourget, ouvert 24h/24 et 7j/7 et  qui devra donc être accessible en continu ou la localisation relativement excentrée de certains sites de compétition comme le Vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines ou le Château de Versailles.

? Une offre addtionnelle de transport pour les jeux

Afin de répondre à ces enjeux de volumétrie et de disponibilité, une offre additionnelle de transport sera proposée, en plus du renforcement de l'offre existante, pendant la période des Jeux : 

• une centaine de lignes pour les athlètes du Village pour une offre de 800 à 1000 bus et cars par jour
• cinquante lignes dédiées pour les fédérations internationales (bus et car) qui vont de l'hébergement jusqu’aux sites
• une nouvelle offre créée pour desservir les sites éloignés : les projections annoncent 5 000 visiteurs par heure pour ces sites excentrés, ce qui soulève des questions d’aménagement des gares et de leurs environs en plus de l’adaptation de l’offre de transport
• 3 000 véhicules légers fournis par Toyota, partenaire mondial mobilité
• la plus grande offre de mobilité VTC pendant la période des Jeux

? Une gestion des flux à la loupe

Un autre enjeu majeur concerne l’anticipation des flux. Les équipes d’IDFM, RATP et SNCF ont produit des modèles de projection heure par heure en mode “Games Time” (en période de Jeux)  afin de :

• planifier ce qui est planifiable : on sait qu’un match de foot dure 90 minutes contrairement à un match de tennis dont la durée est incertaine
• anticiper les arrivées des délégations internationales depuis l’aéroport jusqu’au lieu d’hébergement (15 000 personnes au Villageen plus des hôtels et hébergements satellites comme le Village Média pour la Presse)
• anticiper la gestion de la maintenance et le roulement des chauffeurs : un oratoire sur les travaux est en cours afin de décaler autant que faire se peut les travaux qu’il est possible de reporter et ainsi maximiser la disponibilité des trains, des cars et des gares. 

?‍⚕️ Un travail collectif

Pour être à la hauteur de ces défis impliquant plusieurs collectivités, plusieurs gestionnaires d’infrastructures et de réseau ainsi que divers partis publics et privés, il est essentiel de travailler conjointement. C’est un point central souligné lors de la conférence : la réussite de l’accueil des Jeux dépend de l’implication de tous les acteurs et de la généralisation du travail en équipes projets hybrides. Enfin, même si les Jeux sont un événement majeur et que 100 % des voyageurs doivent pouvoir se rendre sur les sites de compétition par transports en commun, ils n’intéressent pas forcément tout le monde. Un dernier enjeu de Transportation Demand Management (TDM) a été soulevé en fin de conférence : l’idée est de disposer d’une information voyageurs assez complète pour prévenir le reste des franciliens de l’état du trafic et de proposer des alternatives lors des pics d’affluence liés aux épreuves sportives. Le développement de ce TDM a été présenté comme un héritage fort que les Jeux laisseront sur la région d'un point de vue transports.

Anticipation, adaptabilité et information en temps réel semblent être les défis d’IDFM pour l’été 2024. On sait la portée politique que le sport et notamment l’organisation des Jeux Olympiques peuvent avoir au sein d’un pays. Il semblerait que l’échéance Paris 2024 ne déroge pas à la règle et soit utilisée pour accélérer des transformations essentielles : objectif 100 % de bus propre en 2029, un large volet information voyageurs et enfin une dissuasion croissante de l’usage des voitures personnelles. On ne va pas se plaindre…