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La 5G, une (r)évolution pour la santé demain ?

17 novembre 2020
Santé

Sujet phare du CES 2020 auquel mc2i s’est rendu, la 5G se positionne comme une technologie de rupture venue révolutionner nos usages. Alors que les travaux d’attribution des fréquences viennent de commencer, comment cette nouvelle technologie prévoit-elle de conquérir le domaine de la e-santé ?

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5G : cinquième génération de communications mobiles

Principe & Chiffres

  • Débit : 10 fois plus important
  • Latence : divisée par 10
  • Augmentation de la fiabilité
  • Densité de connexion accrue : jusqu’à 10 fois plus d’objets connectés en même temps

En fonction des usages, les flux pourront être plus ou moins :

  • Priorisés
  • Fiabilisés
  • Sécurisés

Elle est régulée par :

  • L’arcep ou Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse.
  • L’ANFR ou Agence nationale des fréquences, qui assure la gestion des fréquences pour les réseaux professionnels et utilisations temporaires.

Attribution des nouvelles fréquences en deux temps, avec 31 blocs de fréquences de 10MHz sont mis en jeu :

  1. Attribution à quatre candidats d’un bloc de fréquences de 50MHz pour un prix qui devrait avoisiner les 350 millions d’euros.
  2. Organisation d’enchères pour attribuer les fréquences restantes par blocs de 10MHz aux candidats qualifiés.
    L’utilisation par les opérateurs des fréquences ainsi délivrées sera possible soit dès le 1er juillet 2020, soit au 1er janvier 2021, selon les départements.

5G & Santé

La 5G se présente comme une technologie de rupture permettant de nouvelles perspectives notamment en termes d’usages. Ses performances promettent une expansion des possibilités en termes de services et d’applications numériques.
Aussi, ce saut de performance permis par la 5G va venir impacter le secteur de la santé dont notamment les domaines de la télémédecine.
Il existe à ce jour quatre grands domaines en télémédecine :

  • Téléconsultation qui est disponible depuis plusieurs années sur le territoire et qui permet de mettre en relation un professionnel de santé et un patient.
    Utilisée notamment dans les cas de déserts médicaux où le patient souhaite réaliser un simple échange avec un médecin généraliste à distance car n’y ayant pas accès à proximité de son domicile.
  • Télésurveillance ou télésuivi qui a pour objectif de permettre à un médecin de collecter et analyser à distance les données de son patient, et de déléguer le cas échéant des actions à un autre professionnel de santé.
    Le télésuivi peut notamment être utilisé dans les cas de suivi de personnes âgées en établissements spécialisés avec l’utilisation par exemple de sols détectant les chutes et faisant le suivi de l’activité. Le médecin et le personnel soignant seraient alors informés des potentielles chutes du patient et pourraient agir en conséquence.
  • Téléexpertise, cette technologie de plus en plus répondue en France, permet à un professionnel de santé et son patient de recourir à l’expertise d’un autre professionnel situé à distance.
    On peut par exemple prendre le cas des Accidents Vasculaires Cérébraux qui touchent plus de 150 000 personnes par an en France et qui en font la 3ème cause de mortalité. La téléexpertise a permis de mieux répondre à cet enjeu majeur de santé en accélérant l’établissement d’un diagnostic par un neurologue à distance et la prescription d’une thrombolyse permettant la dissolution du caillot. La thrombolyse diminue le risque de survenue d’un handicap sévère suite à l’AVC d’environ 30%, il est donc essentiel d’agir le plus rapidement possible pour limiter les atteintes cérébrales : la téléexpertise permet de répondre à cette contrainte de temps.
  • Téléchirurgie, de loin la technologie la plus futuriste et la moins exploitée aujourd’hui, la téléchirurgie permet la réalisation d’une opération à distance au moyen d’instruments médicaux fixés sur un robot ou de salles opératoires entièrement automatisées.

Ces technologies déjà utilisées depuis quelques années, ne sont à ce jour pas totalement exploitées notamment pour des raisons de performance du réseau actuel.

Ainsi, la 5G permettra de répondre aux contraintes de débit et transmission en temps réel qui permettront de garantir l’utilisation de ces technologies dans les conditions de sécurités qu’elles nécessitent.

En effet, la téléconsultation sera favorisée par la fiabilisation des échanges de contenu HD (vidéo, image…) permis par la 5G. De la même manière, cette fiabilisation promouvra l’utilisation de la téléexpertise qui aura pour conséquence de permettre un accès accru à l’expertise et de développer la mise en place de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) s’inscrivant dans le parcours patient.

De plus, les possibilités de multi connexion d’objets connectés favoriseront le télésuivi des patients à l’hôpital et à domicile.La stabilité des flux promis par la 5G devrait répondre aux éventuelles problématique de saturation du réseau et l’utilisation du big data en santé devrait en être accrue. Ces données stockées en masse pourront notamment servir à des fins de recherches et être analysées par des outils d’intelligence artificielle toujours plus développés.

Enfin, concernant la téléchirurgie, les performances de la 5G en termes de débit et de latence permettront l’expansion de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. En ce sens, les formations des étudiants en médecine seront de plus en plus immersives et permettront de diversifier et renforcer l’apprentissage.
La préparation et la réalisation d’opérations complexes seront également facilitées. Les professionnels pourront visualiser, en amont et pendant l’opération, les zones à opérer de manière plus précises et ainsi amélioreront la prise en charge du patient en limitant les impacts sur les tissus sains. La qualité des soins en sera accrue et par conséquent le bon rétablissement du patient sera accéléré.

Cependant, le développement de la 5G sur le territoire français soulève notamment la question de la sécurisation des échanges. Les échanges d’informations étant de plus en plus importants, la sécurité de ces flux devra être garantie. En effet, la 5G dont les usages impacteront outre les usagers, les industriels notamment du secteur de la santé, devra assurer une sécurisation des données. Enjeu capital pour lutter contre la cybercriminalité, les systèmes devront se prémunir des attaques qui au-delà des aspects financiers, pourront avoir en santé des conséquences vitales sur les patients en cas d’arrêt de services.

Margot DUFAZA
Consultante et Offer Manager Santé