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Gestion de Projet : à chaque contexte sa méthodologie

Publié le
25 novembre 2020
Pilotage de projets et AMOA

De nouvelles méthodes de gestion de projet ont émergé ces dernières années, dont les méthodologies « agiles ». Dites efficaces, rapides et flexibles, sont-elles pour autant adaptées à tous les projets IT ?

Méthode classique vs méthode agile

Historiquement la gestion de projet est caractérisée par des méthodes dites prédictives. Leurs particularités ? Un cahier des charges détaillé, un planning établi et des ressources définies. A cela s’opposent les méthodes adaptatives, où le pilotage est assuré par le délai et le budget.

Pour savoir quelle méthodologie mettre en place, la première chose à faire est d’évaluer le contexte du projet au travers de trois grandes questions.

Quelle visibilité à long terme ?

Le contexte projet offre une excellente visibilité sur les résultats souhaités et les tâches à accomplir ? Dans ce cas, la méthode prédictive dite en cascade s’avère adaptée car elle repose sur une planification précise des tâches. Cette méthode requiert cependant une bonne connaissance des interdépendances entre les actions à accomplir et les ressources. L’utilisation d’un diagramme de GANTT est par exemple une des solutions permettant d’anticiper et d’éviter les blocages.

Le contexte ne permet pas d’avoir de certitudes sur la forme que prendra le projet ? Se tourner vers la méthode adaptative de développement de l’application jointe (DAJ) semble une meilleure alternative. Celle-ci est axée sur un processus de développement commun, impliquant le client dès les premières étapes. L’équipe projet et le client se réunissent régulièrement et collaborent. Le client exprime ses idées pour le projet et donne ses impressions sur la façon dont les choses se déroulent. L’implication du client dans la conception du livrable est un facteur clé de succès.

Quelle est la dimension des équipes ?

Impossible de choisir une méthode sans prendre en considération les acteurs du projet. Prenons par exemple leur niveau de compétence : s’il s’agit de nombreux acteurs spécialisés, la méthode du cycle en V fonctionnera parfaitement, car le rôle du chef de projet sera de guider les membres de son équipe et de calibrer leur activité. Une communication moins intense sera requise, et les tâches seront calibrées selon les compétences des équipes. A contrario, une équipe plus réduite et disposant d’une bonne qualification sera bien plus efficace en méthode adaptative de Rapid Application Development (RAD). En effet elle s’appuie sur des itérations (boucles de développement) rapides, dont la particularité est de se reposer sur l’utilisation d’outils de programmation à interface graphique, qui permettent d’obtenir rapidement des prototypes. Cela permet de vérifier continuellement que le livrable répond au besoin du métier.

Où se trouvent les compétences clés ?

La méthode Extreme programming (XP) est efficace si l’équipe est capable de s’auto-structurer et s’auto-évaluer. Elle repose sur un travail en binôme, réévalué sur des cycles quotidiens, où l’intégration de nouveaux besoins ne remet pas en question la qualité du code relu et normé. L’avantage de cette méthode est la réversibilité qu’elle crée dans l’équipe. L’XP demandant beaucoup d’investissement aux équipes, une autre solution consiste à s’appuyer sur un Scrum Master compétent et investi au travers de la méthode Scrum. Cette personne est responsable de hiérarchiser les tâches du sprint afin d’assurer la cohérence du projet.

Il faut donc prendre en compte tous les facteurs internes avant de s’engager sur un type de gestion de projet, sous peine de voir les avantages recherchés par ces méthodes supplantés par leurs faiblesses. Quelle que soit la méthodologie de projet retenue, son succès dépendra de l’adhésion de l’ensemble des acteurs à celle adoptée. À vous maintenant d’identifier les caractéristiques de votre contexte projet et d’adopter la ou les méthodologies les plus adaptées.

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Valentine ROUSSEAUX
Consultante cheffe de projet Processus et outils SI