Simulation de crue dans le métro parisien, on vous raconte tout !

Le 20 avril dernier avait lieu une simulation de gestion d’une crue organisée par la RATP dans le secteur d'Invalides.

Cet événement, qui a lieu 3 fois par an, est l'occasion pour les équipes de la régie parisienne de répéter les opérations essentielles à la mise en sécurité du réseau métropolitain en cas de crue.

Découvrez dans cet article les processus, les étapes et le dispositif mis en place par la RATP pour la protection de son patrimoine et de ses équipements le jour où la crue fera son apparition !

Un important dispositif en place pour un enjeu majeur

Ces simulations ont pour objectif de constamment tester les processus et le temps de réaction des agents, mais aussi de former le personnel provenant des différents métiers de la RATP. Cette simulation fait appel à des compétences diverses : maçonnerie, levée de charges, coordination d'équipes. 
Au total, la RATP doit sécuriser 62 zones d’ouvrages et 423 ouvertures qui sont susceptibles d’être submergées si le niveau de la Seine atteint celui de 1910.

L’enjeu est énorme : si l’eau réussit à s'engouffrer à un point, c'est l’ensemble du réseau qui est inondé du fait de l'interconnexion entre les lignes. Des portes étanches sont également mises en place dans des parties du réseau qui sont prévus pour être submergés (et ainsi les isoler du reste du réseau), c'est le cas pour les stations Les Agnettes et Les Courtilles (métro 13). Il faut également prévoir l’isolation du réseau métropolitain du réseau des égouts qui peut parfois être au-dessus des lignes ferrées.

L’objectif : Mettre en place tout le dispositif de protection en 4 jours maximum.

Un process bien rodé

La RATP suit de près, depuis la cellule de crise de Vincennes les alertes crues. Le dispositif est constitué de plusieurs niveaux d'alerte :

1. Alerte niveau 1 : Possible montée des eaux. L'information est donnée aux agents RATP et aux transporteurs du matériel anti-crue d’un risque probable de mobilisation.
2. Alerte niveau 2 : Crue avérée. Les agents sont mobilisés (avec suppression des congés le cas échéant) pour répondre à une possible réquisition en cas de d'enclenchement du niveau d'alerte supérieure.
3. Alerte niveau 3 : Mobilisation du personnel dès le lendemain de l’alerte. Les agents et le matériel doivent être acheminés sur les lieux d'opérations, pour cela les dispositions suivantes sont prises :

• Livraison du matériel stocké en périphérie de Paris sur les points de distribution.
• Mobilisation des équipes sur les lieux et montage des dispositifs anti-crue

Les différentes protections

2 protections sont possibles pour protéger les centrales électriques et les accès au métro :

Le dispositif historique utilisant la maçonnerie

Les agents protègent les bouches de métros grâce à la maçonnerie : ciment, brique et bois qui permet de subir la pression et d’être étanche.
Ce dispositif de protection requiert 8 à 10 personnes pendant 8h de travail.
 

Ce dispositif existe encore sur la moitié des sorties et est remplacé petit à petit par le dispositif de droite qui est moins demandeur de ressource et de temps.

Le dispositif moderne en aluminium 

Cet assemblage est composé de panneaux d'aluminium qui sont rapidement facile à mettre en place (4h) et qui nécessitent moins de ressources (3 à 4 personnes) :
 

Les piliers sont fixés au sol grâce à des fixations dans une dalle en béton ⬇
 

Vous l’aurez compris, la bonne exécution du processus de gestion d’une crue est critique en cas d'inondation dans le réseau métropolitain parisien. Les enjeux financiers d’une remise en état du réseau expliquent l’investissement important de la RATP dans ce projet.

Une montée des eaux de la Seine, à la hauteur de la crue survenue en 1910 (le niveau de la Seine avait alors atteint 8,62 mètres) aurait des conséquences désastreuses si aucune mesure n'était prise pour protéger le réseau.