Sera-t-elle électrique, thermique, en kit ? La voiture de demain dans tous ses états

Le troisième trimestre 2021 marque un tournant dans l’industrie automobile en Europe : les ventes de véhicules hybrides dépassent pour la première fois celle des véhicules thermiques diesel. Cela s’explique notamment par de nombreuses incitations à l’achat de véhicules hybrides de la part des états et de l’Union Européenne.
La voiture de demain sera-t-elle électrique ?
Limitation de circulation dans les grandes métropoles européennes pour les véhicules thermiques classiques, restriction des émissions de gaz à effet de serre, malus à l’achat d’un véhicule diesel : le marché de l’automobile est aujourd’hui largement tourné vers le développement d’alternatives pour réduire les émissions de polluants.
Face à cet enjeu, le véhicule hybride et la voiture totalement électrique sont-elles des solutions crédibles ? Rien n’est moins sûr, du fait de la pollution qu’engendre le développement des différents composants de la batterie. De plus, l'autonomie des batteries est encore loin d'être comparable à celle que proposent les véhicules thermiques classiques. La solution serait alors plutôt celle du développement d’un “mix énergétique” avec :
- D’un côté le déploiement de la technologie électrique, mais aussi de l’hybride et de la propulsion à hydrogène pour les transports urbains (bus, taxis, utilitaires de livraisons, véhicules individuels). En effet, les zones urbaines permettent une recharge régulière des véhicules au fil de l’utilisation. C’est dans ce contexte que Citroën a développé sa citadine électrique, Citroën Ami. Avec une autonomie de 70 km elle est plutôt destinée à une utilisation ponctuelle et est notamment proposée à l’autopartage à Paris via l’application Free2Move.
- De l’autre côté, l'utilisation de véhicules thermiques pour les déplacements dans les zones moins denses, là où les distances à couvrir sont plus importantes.
Le “tout électrique” pour la voiture de demain semble aujourd’hui difficilement envisageable. Au vu des différentes contraintes à gérer, le parc automobile tend encore davantage vers un mélange de motorisation, entre électrique, hybride, hydrogène et thermique selon les usages.
La voiture de demain sera-t-elle autonome ?
Concevoir des véhicules est un véritable défi industriel que doivent relever les constructeurs automobiles. Celui-ci est de taille : mettre au point un véhicule complètement autonome (c'est-à-dire, de Niveau 5 selon l’échelle mise en place par l’organisme international regroupant les acteurs de l’industrie automobile, SAE International) en y intégrant différents capteurs (radars, LIDAR), sans oublier l’ordinateur central qui va prendre les commandes du véhicule.
Pour répondre à ce challenge, des industriels, mais également des Pures Players du secteur, ou les GAFAM, se lancent dans l’aventure du développement de véhicules autonomes destinés au grand public. Ainsi, le groupe Stellantis (maison mère de PSA et Fiat Chrysler) a lancé le programme AVA (Autonomous Vehicle for All) en partenariat avec Vinci Autoroutes et qui vise à déployer progressivement des fonctionnalités d’aide à la conduite sur plusieurs modèles de la gamme Peugeot.
Parmi les autres acteurs du secteur, on peut citer également les allemands Daimler et BMW qui se sont associés en 2019. Enfin, côté Pure Player et GAFAM, la filiale de Google, Waymo, est considérée comme étant à la pointe du développement de cette technologie, aux côtés de ses compatriotes Uber, Tesla et Apple, mais aussi du chinois Baidu.
Cependant, force est de constater qu’à ce jour, le développement du véhicule complètement autonome (selon les standards internationaux) est encore loin d’aboutir.
A date, la maturité actuelle des technologies associées permet d’envisager la mise en place d’expérimentations et/ou de navettes autonomes sur un tracé dédié. Sur ce dernier point, quelques exemples concrets sont déployés en Île-de-France. C’est le cas avec les navettes autonomes de la Défense, dans l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines ou encore dans le bois de Vincennes.
Ainsi, le véhicule autonome semble surtout se destiner à un usage précis pour le moment : celui de la navette dans un environnement dédié.
Le retour des “kit cars” ?
C’est dans ce contexte où le véhicule urbain sera de plus en plus partagé, que le concept de l’automobile achetée en pièces détachées et montée par l’utilisateur, déjà à la mode dans les années 60 réapparaît : la kit car . Sur ce marché, IKEA et Renault se sont associés pour développer la Renault Höga. Cette citadine électrique, à monter soi-même, est présentée comme la concurrente de la Citroën Ami. Il est cependant difficile d’imaginer que la Höga puisse être autorisée en l’état à circuler sur les routes françaises, mais elle pourrait très bien arriver partiellement assemblée sur le marché. Cela afin de garantir le fonctionnement optimal de certaines pièces comme le moteur, le système de freinage ou encore la batterie.
Il apparaît donc que le changement d’usage de la voiture en ville engendre l’apparition de marchés supplémentaires, comme celui de la kit car pour répondre aux nouveaux besoins des automobilistes. Reste à voir comment, dans les années à venir, les progrès technologiques et les évolutions législatives pourront venir solutionner les points de blocages précédemment identifiés.
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