Retours sur le salon Big Data & AI Paris 2025
Entre agents IA, architectures unifiées et quête de souveraineté numérique.
Le salon Big Data & AI Paris 2025 a confirmé une chose : la data et l’intelligence artificielle ne font plus qu’un. L’événement devenu incontournable dans l’écosystème, a mis en lumière des tendances fortes, parfois déjà installées, parfois émergentes, mais toutes symptomatiques d’une nouvelle phase de maturité du marché.
Les agents IA, la tendance 2025 :
Les agents IA ont été au centre des discussions. Ces systèmes vont au-delà des modèles classiques : ils disposent d’une mémoire et peuvent orchestrer plusieurs tâches de manière autonome.
Toutefois, leur déploiement reste complexe et les usages concrets sont encore en phase d’expérimentation. Pour en tirer pleinement parti, il est essentiel de structurer les données et les processus en amont, et de faire évoluer la gouvernance existante pour maîtriser les risques amplifiés par ces agents.
Les agents IA représentent une avancée majeure, mais leur succès ne repose pas uniquement sur la technologie : il dépend avant tout de la capacité des entreprises à adapter leur gouvernance, à créer de la valeur et à accompagner le changement humain.
Lakehouse et data plateformes :
Le concept de lakehouse était omniprésent. En combinant la flexibilité d’un data lake et la performance d’un data warehouse, il devient un standard dans les architectures de gestion de données et est au cœur des nouvelles data plateforme car cela facilite grandement la centralisation des données sans duplication excessive.
D’ailleurs, la tendance de la data plateformisation se confirme. De plus en plus de solutions de data plateforme se développent permettant à minima de centraliser (même sans nécessairement déplacer les données) et d’exposer son patrimoine de données, mais aussi de gérer l’ingestion et le traitement des données. L’objectif étant de réduire les silos tout en conservant puissance et flexibilité.
On a donc de plus en en plus d’outils fournissant chacun un arsenal de fonctionnalités, mais qui s’interconnectent de mieux en mieux via la multiplication des connecteurs et le partage des standards.
Data mesh et gouvernance :
Le data mesh continue de s’imposer comme modèle organisationnel. L’idée est de donner plus d’autonomie aux équipes métiers tout en maintenant une cohérence globale. Aussi, la gouvernance fédérée devient essentielle, avec des outils pour cataloguer et suivre la qualité des données. Cela passe également par des modèles d’exposition et de partage de données standards qui sont justement facilités par l’utilisation de data plateforme.
Être “data driven” n’est plus seulement un slogan : c’est devenu une exigence pour structurer les organisations et exploiter pleinement la donnée.
Cloud de confiance et souveraineté :
La souveraineté numérique est un enjeu majeur pour l’Europe, et l’est encore plus avec le contexte géopolitique actuel. Les acteurs européens travaillent à proposer des solutions permettant de déployer de l’IA et des solutions data dans un cadre juridique européen, que ce soit avec des solutions natives Europe (OVH, Clever Cloud, etc.) ou des appropriations de solutions internationales existantes (S3NSE, Blue, etc.)
Cependant, l’Europe accuse un certain retard en matière d’infrastructures physiques, notamment en datacenters et en puissance de calcul, face aux États-Unis et à la Chine.
Le défi de l'Europe est d'éviter une fracture numérique en combinant sa stratégie de régulation, souvent perçue comme un atout de "soft power", à des investissements massifs dans le hardware. Sans une vision claire ni un financement à la hauteur, l’Europe risque de rester à la traîne dans cette bataille technologique mondiale, d’autant qu’elle ne pratique pas le même protectionnisme que ses concurrents.
Une IA collective et responsable :
L’IA est de plus en plus perçue comme un outil de collaboration et d’intelligence collective, facilitant le partage de connaissances et la création de valeur en complément de l’intelligence humaine.
En parallèle, la durabilité et la frugalité énergétique sont également au cœur des préoccupations. De plus en plus d’entreprises intègrent ces enjeux dès la conception de leurs projets, en développant des modèles plus légers et des outils capables de mesurer leur impact environnemental. Cette approche permet de trouver un équilibre éclairé entre performance technologique et responsabilité écologique.
Architectures hybrides et pragmatisme :
Sur le plan technique, les entreprises n’hésitent plus à mixer les solutions et combiner plusieurs plateformes au sein d’une même architecture.
L’approche est devenue plus pragmatique : l’objectif n’est pas de rester dans un seul écosystème, mais de choisir les meilleurs outils selon les besoins et la valeur apportée. À charge de l’architecte de proposer la solution qui répondra au mieux aux besoins de l’entreprise tout en évitant un empilement de fonctionnalités similaires qui rendrait la gouvernance compliquée.
En synthèse :
Le salon 2025 a montré que le secteur avance vers une volonté de rendre les solutions plus opérationnelles et concrètes. Même si certains grands acteurs habituels du salon étaient absents (ce qui pourrait être lié à la conjoncture économique actuelle - ou au choix de proposer son propre évènement), les idées qui circulent donnent une vision assez claire des orientations du marché pour les prochains mois.
Cette édition montre un marché en pleine consolidation, conscient de ses limites. Le temps de l’expérimentation est passé : il faut à présent des projets concrets, capables de prouver leur vraie valeur dans la durée.
Le sujet vous intéresse ? Nos experts vous répondent

Avec la création d’un pôle spécialisé en Data/IA, mc2i se positionne comme un partenaire de confiance en Data Transfo au service de la démocratisation de la donnée et d’un usage responsable.


