L'industrie aéronautique à la poursuite de l'avion écologique !
L'industrie aéronautique fait face à des préoccupations croissantes concernant son impact environnemental. Pour répondre à ces préoccupations, les constructeurs aéronautiques tels qu'Airbus et Boeing se sont engagés dans la recherche de nouvelles technologies.
L’aviation est de nos jours perçue comme l’une des industries les plus polluantes. Le terme "flygskam" désigne notamment la "honte de prendre l'avion" en suédois. Ce concept a émergé en Suède en 2018 sous la forme d'un mouvement social qui répond aux préoccupations croissantes liées à l'impact environnemental du transport aérien sur le changement climatique. Le mouvement encourage les individus à prendre conscience de leur empreinte carbone, et à choisir des modes de transport plus respectueux de l'environnement comme le train, le bus ou le covoiturage.
En conséquence, les constructeurs aéronautiques ont été incités à concevoir des avions moins polluants. Les leaders mondiaux comme Airbus et Boeing se sont ainsi lancés dans la recherche de nouvelles technologies alternatives comme les biocarburants, l’hydrogène, l’optimisation aérodynamique, dans le but de développer des avions à faible émission de CO2.
Airbus s’engage dans l’aviation zéro émission avec son projet “ZEROe”
Airbus, l'un des constructeurs aéronautiques majeurs, a lancé un projet appelé "ZEROe" (pour zéro émission de carbone) qui vise à développer les premiers avions commerciaux à hydrogène au monde d’ici 2035. Les avions à hydrogène sont alimentés par des piles à combustible qui produisent de l'électricité en combinant de l'hydrogène et de l'oxygène. Ces avions n’émettent que de l'eau, ce qui en fait une solution très prometteuse pour réduire l'impact environnemental de l'aviation.
Le premier concept est un avion de configuration classique (Turbofan), le deuxième est un avion à hélice (Turboprop) et le troisième est une aile volante d'environ 200 places (Blended-Wing Body – BWB). Ce dernier concept est le plus disruptif et permet d'étudier une configuration complètement différente.
Selon le patron d'Airbus, la mise en service d'un avion à hydrogène d'ici 2035 est un projet ambitieux mais faisable. Ce projet est une étape importante pour l'industrie aéronautique dans la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
De plus, en 2022, Airbus a lancé un démonstrateur ZEROe avec pour objectif de tester une variété de technologies de l'hydrogène à la fois au sol et dans les airs sur une plateforme multimodale A380. Ces tests sont nécessaires pour lancer sur le marché le premier avion au monde à émissions nulles d'ici 2035.
Les ailes de demain : une révolution aérodynamique pour des avions plus performants
En plus de travailler sur des avions plus propres, les constructeurs aéronautiques cherchent également à améliorer l'efficacité énergétique de leurs avions.
Grâce à des améliorations apportées à la conception des moteurs, des ailes et des systèmes de contrôle de vol, les avions modernes sont bien plus économes en carburant que leurs prédécesseurs. Les constructeurs travaillent de plus en plus sur des technologies pour réduire la traînée aérodynamique et maximiser la portance, ce qui facilite la réduction de consommation de carburant. En effet, chaque litre de kérosène non consommé évite la production de 9 kg de CO2.
C’est pourquoi Boeing a amélioré l'aérodynamisme du 787 Dreamliner, notamment au niveau de l'extrémité des ailes, qui est sensiblement incurvée pour se rapprocher de la forme d'une aile d'oiseau. Cette forme permet de réduire la traînée et d'améliorer l'efficacité énergétique de l'avion, ce qui se traduit par une consommation de carburant inférieure de 20% à celle d'un avion classique.
L'A350 d'Airbus, qui a été conçu pour concurrencer directement le Boeing 787e, présente plusieurs caractéristiques innovantes, notamment une cellule entièrement en fibre de carbone, une conception aérodynamique améliorée pour réduire la traînée et une utilisation accrue de matériaux composites pour alléger l'avion. Ces éléments combinés permettent à l'A350 de consommer moins de carburant et de produire moins d'émissions de gaz à effet de serre que les avions précédents.
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