Le nugget learning

En parallèle, en janvier 2020, 67% de la population mondiale était équipée de téléphones mobiles, et 92% de ces utilisateurs se connectent à internet depuis leur mobile (Zenuacademie).

De fait, la tendance globale de l’information tend vers des micro-contenus adaptés à cette ère digitale et à la génération mobile. Ceci peut également s’appliquer à la formation, sous la forme du nugget learning.

Cette nouvelle approche de la formation tend vers la simplification des contenus et la diminution de la durée de formation afin de s’aligner avec les contraintes de la mémoire humaine.

Comment notre cerveau apprend-il ?

L’INSERM (institut national de la santé et de la recherche médicale) a publié un dossier sur les types de mémoire chez l’homme, afin de comprendre comment les fonctions mnésiques peuvent influencer notre capacité à assimiler de nouvelles informations, les mettre à jour ou tout simplement les oublier. Voici un résumé de ce dossier:

La mémoire de Travail est donc celle qui s’active lors de l’apprentissage “universitaire”, ou des formations suivies en entreprise.

Étant la mémoire la plus utilisée quotidiennement, et particulièrement dans la vie professionnelle, cette dernière peut parfois être sur-sollicitée, et le nugget learning se base sur des principes qui visent notamment à diminuer ce  risque.

Mais qu’est ce que le nugget learning ?

Loin de nos snacks préférés, le nugget learning est en réalité une nouvelle forme de digital learning et même de mobile learning, via la favorisation de contenu minimaliste, qui peut être consommé rapidement et partout: dans des transports en commun, entre deux réunions, … afin d’apprendre, réviser,  ancrer ou pour susciter l’intérêt des apprenants.

Dans cette logique, le micro-learning permet d’éviter une surcharge de la mémoire de travail de l’apprenant.

Plus spécifiquement, le nugget learning peut être décliné sous plusieurs formats: articles, vidéos, quizz, … à partir du moment où la consommation de cette information ne dépasse pas les cinq minutes. Ces formats se veulent généralement interactifs et personnalisés, selon les besoins et la disponibilité de l’apprenant. Répondant à un besoin immédiat de l’utilisateur, ces supports permettent d’assimiler ou de revoir la notion ciblée sans délai et en un temps record.

L’objectif principal reste de lutter contre la passivité qui peut être ressentie par les apprenants lors de sessions ‘lambdas’, via des stimulations constantes sous divers formats, ainsi qu’une personnalisation. En ce sens, CrossKnowledge, entreprise spécialisée en digital learning et accompagnant plus de 500 entreprises internationales dans leur politique et offre de formation,  a par exemple mis en place un système de feedback immédiats issus d’un expert que les utilisateurs reçoivent lors des activités en fonction de leurs choix.

L’intégration du nugget learning dans une stratégie de formation

Seul, le nugget learning ne permet pas aux apprenants de transformer leurs habitudes ou d’intégrer des nouveaux concepts sur le long terme.

Il doit donc être couplé avec d’autres supports d’apprentissage, et être amené en complément de ces derniers, que ce soit lors de sessions de formation ou bien en décalé. L’intérêt du nugget learning est bien le fait de pouvoir répéter plusieurs fois lors de différentes temporalités la même information (tout en l’étoffant si besoin), sous des formats différents, qui permettront son ancrage dans la mémoire de travail.

Selon Jason Hathaway, Directeur de Content & Learning Solutions chez CrossKnowledge, « Il est possible d’apprendre beaucoup de choses en un nugget. Dans le cadre d’un parcours de formation plus long, chaque contenu peut aborder un point-clé. Une formation de trois mois pour acquérir une compétence managériale peut ainsi être découpée en une centaine de nuggets, selon l’expérience du salarié ».

Le nugget learning peut ainsi être utilisé périodiquement par les entreprises, par exemple avant les entretiens annuels des employés. En leur proposant, via des envois automatiques, des supports numériques sous format nugget learning, cela permettrait de les sensibiliser sur les moments clés de leur évaluation, les actions à effectuer en amont de cet échange et les éléments à assembler si besoin.

Ceci permettrait de générer un engagement de la part des salariés, ainsi qu’une satisfaction de leur part.

Enfin, la formation dans son ensemble encourage avant tout le partage des connaissances : l’expertise se retrouve partout dans une entreprise, et chaque individu est porteur d’un savoir. Les apprenants peuvent et doivent donc être encouragés à créer eux-mêmes du contenu. Le nugget learning est ici particulièrement pertinent dans la mesure où ces contenus à la taille limitée sont facilement produits.

Ainsi, chacun peut se filmer en train d'expliquer tel ou tel concept dont il ou elle dispose d’une expertise prouvée, et diffuser ce support au sein de son entreprise. Ceci doit bien entendu, comme discuté précédemment, être intégré dans la stratégie globale de formation de l’entreprise, qui pourra encourager et accompagner la diffusion de ces contenus auto-produits.

En somme, la “nuggétisation” de la formation permet de créer plus d’opportunités, de générer plus de mobilisation et de partage de la connaissance.

Le nugget learning reste aujourd’hui minoritaire en France, mais représente une réelle opportunité de développement des offres de formation des entreprises.

Si on ne se limite pas au sens de “croquette” de poulet, nugget fait également référence à des “pépites” d’or, et c’est bien toute la dimension que cette nouvelle forme d’auto-learning peut apporter aux apprenants qui l’utilisent.

Et si vous n’êtes toujours pas convaincus par le nugget learning ? Et bien sachez que vous venez d'en faire en lisant cet article !