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S’ouvrir aux logiciels libres

logiciels libres
09 mai 2022
Technologies & Innovation

43% des sites internet fonctionnent via WordPress, un content management system disponible sous licence libre (GNU pour être précis) selon W3Tech.

Les logiciels libres sont partout dans nos ordinateurs, nos smartphones, ou encore nos serveurs : VLC comme lecteur multimédia, LibreOffice comme suite bureautique, Mozilla Firefox comme navigateur internet… Pour s’y retrouver, des sites internet comme celui de Framalibre référencent ces outils.

Un logiciel libre, par opposition à un logiciel propriétaire, est un logiciel pouvant être utilisé, modifié, analysé, distribué sans entraves technologiques ou légales par des tiers.

Ce type de logiciel ne doit pas être confondu avec les logiciels open source. En effet, un logiciel open source n’est pas forcément un logiciel libre, alors qu’un logiciel libre est par définition un logiciel open source. En effet, les sources d’un logiciel peuvent être ouvertes et consultables par tous, sans pour autant que ce logiciel soit utilisable ou distribuable librement par ailleurs. La nuance est subtile !

Il ne suffit pas non plus qu’un logiciel soit gratuit pour qu’il puisse être considéré comme libre. En effet, un logiciel peut par exemple être disponible gratuitement sans pour autant que son code source soit accessible, ou plus généralement qu’il soit distribué sous une licence libre. La confusion est encore plus grande en anglais, où le terme free signifie en même temps libre et gratuit.

Pourquoi le logiciel libre ?

Le logiciel libre est intéressant pour plusieurs raisons, complémentaires les unes des autres.
Tout d’abord, le fait que les sources soient consultables et modifiables par tous permet d’adapter l’outil aux usages et au besoin de l’organisation mais aussi de vérifier que le logiciel soit bien sécurisé, en procédant à des audits de code par exemple. Une organisation peut également s’appuyer sur l’ensemble de la communauté, pour trouver des réponses aux questions qu’elle se pose, ou bien pour effectuer des vérifications de sécurité sur le code.

De plus, les logiciels libres favorisent l’utilisation de formats ouverts et standards, utilisables sur plusieurs plateformes sans entraves, ce qui favorise la pérennité des actifs numériques utilisés. Il est ainsi aisé de changer d’outil, de migrer les données car leurs formats le permettent. Le logiciel libre est souvent associé au concept de souveraineté numérique car l’utilisateur est vraiment maître dans l’usage qu’il en fait, y compris autour des données.

Quelles sont les limites du logiciel libre ? 

Cependant, les logiciels ont aussi leurs limites, qui peuvent être mises en évidence par le prisme de la théorie des jeux.
Les logiciels libres sont censés être sécurisés, car le code peut être audité par la communauté. Cette possibilité n’est cependant pas systématiquement exercée, car les agents (particuliers, entreprises, collectivités …) cherchent à réduire leurs dépenses en temps ou en argent, et préférer être un “passager clandestin” en espérant  qu’un tiers s’en occupera à leur place : une forme de théorie des jeux appliquée au logiciel libre.

Ces présomptions peuvent parfois donner lieu à quelques surprises comme avec la faille Log4Shell, et conduire de temps en temps à une remise en cause du modèle économique associé aux logiciels libres.

En effet, un logiciel libre ne peut être distribué commercialement (car il est libre !) mais des services peuvent être proposés comme des prestations de maintenance et d’assistance, de résolution d’incidents, de sauvegarde etc … 

Cependant, dans certains cas, des logiciels ou briques “libres” sont développés et maintenus par des contributeurs individuels, de façon bénévole sur leur temps libre mais sont pourtant intégrés dans des applications professionnelles au sein de grandes entreprises, sans qu’il y ait rétribution auprès des contributeurs. Cette asymétrie peut être génératrice de ressentiment pour les contributeurs, qui ne bénéficient pas de la valeur qu’ils ont créé.

Plusieurs solutions à ce problème ont déjà été proposées depuis plusieurs années mais aucune ne fait l’unanimité pour le moment. Le financement des logiciels libres est donc un des enjeux majeurs pour cet écosystème dans les prochaines années.

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Nosing DOEUK
Nosing DOEUK
Senior Partner - Directeur de l'Offre Innovation et Technologies

L'innovation est la clé vers la réussite de la plupart des projets car nous constatons des mutations qui touchent tous les secteurs. Nous bénéficions d'une expertise technologique et méthodologique pour accompagner nos clients dans ce challenge plus que stimulant.

Auteur Quentin LE COENT
Quentin LE COENT
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