Low-code/No-code : deux visions du développement pour une même ambition

Face à la pression croissante d'innover rapidement, les entreprises explorent de nouveaux leviers pour accélérer leur transformation digitale. Le low-code et le no-code s’imposent comme des réponses concrètes à la pénurie de développeurs et à l’exigence d’agilité. Mais derrière cette promesse d’autonomie et de rapidité se cachent des enjeux cruciaux de gouvernance, de sécurité et de scalabilité.
Citizen développeur vs développeur traditionnel : quelles différences ?
Le low-code/no-code désigne des plateformes qui permettent de créer des applications sans (ou avec très peu de) code, via des interfaces visuelles simples à utiliser. Ces outils s’adressent aussi bien aux développeurs qu’aux profils non techniques, notamment les métiers. C’est dans ce contexte qu’émerge le citizen développeur, un nouvel acteur de la transformation numérique qui vient compléter, et non remplacer, le développeur « classique ».
Deux profils, deux approches. Le développeur traditionnel est un expert formé aux langages de programmation, aux architectures logicielles et à la sécurité. Il évolue généralement au sein des équipes IT (DSI) et conçoit des applications robustes, évolutives et interconnectées, dans un cadre structuré (méthodologies Agile, DevOps, etc.). Le citizen développeur, lui, vient des métiers (RH, finance, marketing...). Il maîtrise ses processus opérationnels et utilise des outils dédiés pour automatiser des tâches ou concevoir des applications internes, sans dépendre entièrement de l’IT. Sa force réside dans sa capacité à répondre rapidement à des besoins ciblés, souvent à faible complexité technique.
Les périmètres sont donc différents : aux développeurs, les projets critiques, complexes et interopérables ; aux citizen développeurs, des solutions agiles, ancrées dans le quotidien métier. Mais cette complémentarité doit être encadrée pour éviter les dérives. Avec une gouvernance adaptée et une collaboration renforcée entre métiers et IT, le low-code/no-code devient un véritable levier d’innovation, au service d’une transformation digitale maîtrisée.

Un levier stratégique pour la transformation digitale
Face à l’urgence d’innover et à la pénurie de ressources techniques (Selon les données de U.S. Labor statistics, la pénurie de développeurs informatiques dans le monde devrait augmenter de 113% en 10 ans, passant de 40 millions de développeurs manquants en 2020 à près de 85,2 millions en 2030), les plateformes low-code/no-code s’imposent comme une réponse concrète, alliant rapidité, agilité et autonomie. Pour mieux appréhender leurs bénéfices, adoptons le prisme OPTIM’ : Opportunités, Productivité, Time-to-market, Interface, Maintien.
O – Opportunités
Le low-code libère les entreprises des contraintes techniques lourdes : plus besoin de configurer des environnements complexes, de gérer l’hébergement ou les serveurs. Les équipes peuvent se concentrer sur la valeur métier, en passant rapidement de l’idée au prototype. Les outils sont suffisamment intuitifs pour être pris en main par les profils non techniques, favorisant une culture de l’expérimentation. Résultat : un alignement plus fort entre les besoins exprimés et les solutions développées.
P – Productivité
Les métiers deviennent acteurs de leur transformation (citizen développeurs). En supprimant les intermédiaires, le risque de mauvaise interprétation diminue, les délais raccourcissent et les projets gagnent en fluidité. Les équipes IT peuvent se recentrer sur des sujets complexes. De nombreuses tâches répétitives sont également automatisées, libérant du temps pour des missions à plus forte valeur ajoutée.
T – Time-to-market
Le développement d’applications via le low-code/no-code permet un time-to-market bien plus rapide qu’avec les approches traditionnelles. Les phases techniques sont allégées, les itérations facilitées, et les ressources mieux mobilisées. C’est un atout clé dans un environnement où l’agilité devient essentielle pour rester compétitif.
I – Interface
Le succès du low-code/no-code repose en grande partie sur ses interfaces visuelles. Le principe WYSIWYG (« ce que vous voyez est ce que vous obtenez ») permet de concevoir une application via glisser-déposer de composants. Les plateformes no-code offrent une personnalisation limitée, tandis que le low-code, plus souple, autorise l’injection de code pour répondre à des besoins plus complexes.
M – Maintien
Les applications créées en low-code/no-code sont évolutives. Elles peuvent être enrichies ou modifiées à tout moment, sans repartir de zéro. Les plateformes sont régulièrement mises à jour par les éditeurs, apportant de nouveaux composants et améliorations. La réutilisation de modules communs sur plusieurs applications simplifie la maintenance et assure la cohérence des applications.
Un potentiel qui nécessite d’être encadré
Mais si le low-code/no-code offre des bénéfices indéniables en matière de rapidité et de flexibilité, son adoption généralisée soulève aussi des questions de maîtrise, de sécurité et de pérennité. Pour en faire un véritable levier de transformation, encore faut-il en connaître les limites.
Aussi prometteur soit-il, le citizen development comporte plusieurs limites à ne pas négliger. Sur le plan sécuritaire, des profils non techniques peuvent, par méconnaissance des bonnes pratiques, créer des failles ou exposer des données sensibles. La qualité des applications peut également varier selon le niveau d’expertise, avec des risques de bugs, d’ergonomie limitée ou de faible performance. Côté intégration, ces solutions peuvent s’avérer peu compatibles avec les systèmes existants, complexifiant les connexions inter-applicatives et alourdissant la maintenance. L’absence de cadre clair favorise aussi l’émergence d’un Shadow IT, où la prolifération d’applications non maîtrisées nuit à la gouvernance et à la conformité. De plus, si ces solutions conviennent à des usages ponctuels ou locaux, leur industrialisation à l’échelle de l’entreprise reste complexe : la scalabilité est souvent limitée par les capacités techniques des outils ou des profils les utilisant. Enfin, le coût total de possession peut s’avérer supérieur aux attentes si la gestion, la formation, le support et le maintien ne sont pas anticipés.
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