France 2030 " Santé" : Innovation au coeur des préoccupations
Un an après son lancement, la stratégie d’accélération "Santé numérique" de France 2030 a relevé un triple défi.
Ce triple défi est : 1- Associer l’écosystème du numérique en santé, en concertant largement ses acteurs privés et publics. 2- Accompagner rapidement les porteurs de projets, grâce à 9 dispositifs, qui ont financé à ce jour 61 lauréats, pour un montant total engagé de près de 150 millions d’euros. 3- Engager ces actions dans une démarche pluriannuelle et systémique.
Mais qu’est-ce que le plan France 2030 ? Pourquoi ce plan d’innovation ? Qu’en est-il de la santé ? Quel est l’intérêt et qui sont les acteurs de ce changement ?
Plan Innovation Santé
Présenté par le Président de la République, Emmanuel Macron, le 29 juin puis le 12 octobre 2021, le volet santé 2030 regroupe un ensemble de décisions législatives et réglementaires afin que la France fasse figure de pionnière en matière d’innovations et soit souveraine en santé en Europe.
Cela commence tout d'abord par un budget : 7,5 milliards d’euros (parmi les 54 milliards mis sur la table pour le plan de relance global de 2030). Ce dernier est découpé de la manière suivante :
- 1 milliard d’euros pour le soutien transversal à la recherche : clusters, recherche translationnelle (entre fondamentale et clinique), attirer et fidéliser des scientifiques de haut niveau, infrastructures de R&D.
- 500 millions d’euros sont alloués au soutien transversal au développement des technologies et aux essais cliniques.
- 2,4 milliards d’euros pour les stratégies d’accélération pour les biothérapies, la santé numérique, les maladies infectieuses émergentes, les risques NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques) et les technologies médicales.
- 1,5 milliard pour soutenir les investissements industriels par le biais d’appels à projets nationaux et d’un PIIEC (Projet Important d’Intérêt Européen Commun) pour mieux accompagner le développement des innovations en santé.
- 2,1 milliards pour soutenir l’émergence, la croissance et l’industrialisation des startup de la santé par bpifrance (la banque publique d’investissement française).
Le but ultime est de “transformer des secteurs clés de l'économie” et la santé est au cœur des priorités.
“La révolution médicale se fera grâce à la convergence des innovations de rupture en santé mais aussi la convergence du quantique, de l’intelligence artificielle et de tout ce qui nous permet, avec l’internet des objets, de faire converger des familles technologiques qui étaient jusqu’alors séparées” Emmanuel Macron
À travers ce plan de relance, la France se veut compétitive mais aussi attractive. Il s’agit également de favoriser l’accès au marché des médicaments et aux dispositifs médicaux, qu’ils soient matériels ou digitaux, ayant fait leur preuve en termes d’efficacité et de succès d’être plus rapidement accessibles au grand public.
Mi-décembre par exemple, le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé l'élargissement à tous les enfants atteints de la mucoviscidose d'un traitement dit “de l’espoir” qui soigne la maladie et leur permettrait de vivre normalement.
De surcroît, le projet d’Innovation Santé 2030 a pour aspiration de (re)localiser les activités en créant des coopérations solides, productives et pérennes. Pour construire des projets ambitieux, publics et privés vont devoir allier les savoirs des chercheurs, soignants, professionnels de santé et patients afin d’être suivis et accompagnés par les industriels et investisseurs.
Pour piloter ce plan titanesque, Bruno Bonnell a été nommé secrétaire général à l’investissement et un comité de suivi a été mis en place : c’est la naissance de l’Agence de l’Innovation en Santé.
Création d’une Agence d’Innovation en Santé
Lancée le 31 octobre 2022, suite au projet “Innovation Santé 2030”, l’Agence de l’Innovation en Santé se veut moteur d’une accélération sur le marché des innovations françaises en matière diagnostiques et thérapeutiques.
Sous l’impulsion de Sylvie Retailleau (Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche) de François Braun (Ministre des Solidarités et de la Santé) et de Roland Lescure (Ministre délégué chargé de l’Industrie,) l’Agence a pour objectifs premièrement de coordonner les travaux sur la prospective en santé afin de caractériser les besoins à venir et dans un second temps d'anticiper les impacts sur le système de prévention et de soins par des innovations.
Afin de s’assurer du suivi des mesures du plan « Santé France 2030 », de nombreux indicateurs vont être mis en place pour garantir la compétitivité et de l’attractivité. L’animation de travaux sur les besoins à venir du système de santé est une mission cœur de l’Agence afin de mieux anticiper l’impact des innovations sur le système de prévention et de soin.
Comme expliqué dans le plan France 2030 une priorisation des différents dossiers est nécessaire et va conduire à une coordination entre acteurs publics et privés. L’agence devra identifier et accompagner un nombre limité de projets choisis selon des priorités stratégiques.
Pour piloter ces chantiers, la Dr Lise Alter, jusqu’ici directrice de l’évaluation et de l’accès à l’innovation de la Haute Autorité de santé (HAS), a été nommée directrice générale de l’AIS. Cette dernière sera rattachée au Secrétariat général pour l’investissement pour démarrer sa mission. Elle regroupera des expertises et compétences diversifiées, pour une montée en charge rapide. Un programme de travail sera arrêté chaque année pour déterminer les thèmes et les enjeux de suivi des plans d’actions définis au cours des années précédentes.
Parmi les travaux prioritaires figurent notamment la simplification, l’accélération des inclusions, la digitalisation et les innovations méthodologiques en matière :
- D’essais cliniques,
- D’animation de l’écosystème des startups en région et la création de filières, les enjeux pour la France de la création de l’HERA (l’autorité de préparation et réponse aux urgences sanitaires)
- De questions de chaîne logistique du médicament et des dispositifs médicaux (DM), dans une perspective de résilience aux crises,
- Ou encore la contribution de l’innovation à une politique de prévention ambitieuse.
Le bilan après 1 an
À ce jour, grâce à la mobilisation forte de l’ensemble des acteurs, la majorité des mesures prévues dans le cadre du plan Innovation santé 2030 a été lancée ou est en phase de lancement.
En effet, dès à présent l’accès au marché des produits de santé au bénéfice des patients est facilité et l’Assurance maladie prend en charge de nouveaux produits de santé innovants. Télémédecine et précisément la télésurveillance tient une nouvelle place dans le quotidien de certains patients et permet une meilleure prise en charge dans le parcours de soins des maladies chroniques.
Des mesures voient également le jour pour faire de la France un leader de la recherche biomédicale avec l’étude sur la création de bioclusters ou la mise en place de chaires (sensibilisation des étudiants via des modules de formations à des thématiques et des entreprises) pour attirer les talents français et internationaux.
Les appels à projets se multiplient. Les programmes de recherche pilotés principalement par l’INSERM notamment sur la santé mentale, la santé des femmes et des couples, les biothérapies (avec le CEA), la santé numérique (avec INRIA) vont permettre de tirer profit des données de santé. Ils seront les briques technologiques nécessaires à l’évolution du système de prévention et de soins, et ainsi permettre de devenir leader en Europe et d'anticiper les crises sanitaires.
Enfin, le numérique prend une place prépondérante avec la Feuille de route du numérique en santé mais est bien reconnu comme un levier de transformation de notre système de santé.
Par exemple, la formation initiale au numérique en santé a été rendue obligatoire dès la rentrée universitaire 2024 pour 12 professions médicales et paramédicales afin de développer la confiance et les usages. Aussi 60 lauréats ont été financés pour développer des innovations numériques fiables et favoriser la bascule vers un système de santé plus préventif, prédictif et personnalisé. Enfin, la constitution d’entrepôts de données de santé hospitaliers pour accélérer la recherche médicale, l’innovation et l’amélioration du système de santé a été lancée.
La pandémie de la COVID 19 bien que désastreuse a permis l’émergence d’une dynamique gouvernementale inédite. La filière de la santé numérique est vue comme essentielle à la construction de la France de demain. Chaque acteur, privé et public, va être amené à affronter les défis de demain en matière de formation, d'évaluation et d'accès au marché et faire de la France un leader en santé numérique d'ici 2030.
Le sujet vous intéresse ? Nos experts vous répondent
Convaincu que le numérique peut aider les organisations et les Hommes à mieux gérer notre santé, mc2i a construit une solide expertise des problématiques rencontrées par les différents acteurs de l’écosystème santé et les accompagne sur le pilotage du système de santé, l'offre de soins, la sécurité sanitaire et la santé au travail.