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Les dirigeants en quête d’IA

dirigeants et intelligence artificielle
07 avril 2022
Data & IA

En 2022, une grande majorité des dirigeants voit désormais l’Intelligence Artificielle comme un investissement primordial pour leur futur. Cependant, l’accès à la connaissance sur ces technologies dans les équipes déjà en place ainsi que le manque d’expérience freinent certaines entreprises.

L’intelligence artificielle concerne l’ensemble des technologies utilisées qui permettent à un ordinateur de percevoir, comprendre, d’agir et d’apprendre face à un problème donné tout en utilisant des capacités de réflexion semblables à celles d’un humain.

D’après une étude de Google réalisée en 2021 qui interrogeait 1000 cadres dirigeants dans l’industrie à travers le monde, 64% des entreprises utilisent l’Intelligence Artificielle dans leurs opérations quotidiennes. La France est au-dessus de la moyenne à 71%.  Cette part d'entreprises augmente d'années en années et montre un fort potentiel d’amélioration des processus et de la performance d’une entreprise grâce à l’innovation technologique. Cependant, 25% de ces dirigeants estiment encore que leurs équipes manquent d’expérience en Intelligence Artificielle afin d’exploiter tout son potentiel.

Cette nécessité d’effectuer une transition vers l’amélioration de ses processus en utilisant une innovation technologique telle que l’Intelligence Artificielle met plusieurs problématiques importantes à résoudre en termes de stratégie d’entreprise. 

Les entreprises, de plus en plus enthousiastes pour les projets IA.

Une étude parue en Juillet 2021 par la société d'analyse et de recherche Davies Hickman Partner Ltd interroge plus de 1000 dirigeants européens sur le potentiel impact de l’IA sur leur stratégie d'expérience client.

Les dirigeants envisagent l’IA non plus comme un simple gadget mais comme une nécessité d’investissement qui pourrait donner des avantages décisifs à leur entreprise à moyen et long terme.  89% des sociétés interrogées investiront d’ici 2023 dans l’Intelligence Artificielle. 

Ces tendances sont en lien avec le fort potentiel d’une telle innovation pour l’expérience client. En effet, l’IA pourrait automatiser un grand nombre de tâches, effectuer le premier contact avec le client et ainsi réduire les coûts de centre de contact.  Ces entreprises voient en l’Intelligence Artificielle une possibilité d’amélioration de la performance, une meilleure définition de la stratégie d’expérience client omnicanal et d’automatisation des processus et des données. 

Plus globalement, selon une étude d’Axians et HPE en Juin 2020, plus de 60% des DSI interrogées qui établissent des projets IA y voient un moyen d’améliorer leur capacité décisionnelle et d’innovation. De plus, 40% d’entre elles relevaient une  augmentation de leur vitesse de réflexion et réaction en temps réel. L’Intelligence Artificielle serait ainsi mise au service de la performance.

L'intérêt pour l’Intelligence Artificielle a donc connu une forte croissance sur les dernières années et les entreprises ont compris qu’elle serait indispensable pour leur survie dans tous les domaines et secteurs. Les DSI commencent à saisir les principaux enjeux de la technologie tout en ayant besoin d’avoir plus d’accompagnement.

Cette forte tendance et cet enthousiasme sont cependant contrebalancés par une faible capacité à implémenter des projets IA à l’échelle des entreprises. Les dirigeants n’ont pas encore l’expertise requise dans leurs équipes ni les bases organisationnelles d’un projet IA. 

Selon Eurostat, en 2021, seulement 7% des entreprises de plus de 10 personnes en Europe utilisent une forme d’intelligence artificielle. Parmi ces 7%, 2% utilisent de l’analyse Big Data de données internes en utilisant de l’apprentissage automatique pour des tâches quotidiennes qui peuvent être automatisées, 2% utilisent un chatbot pour la relation client et 2% conçoivent des robots autonomes pour l’automatisation de certaines tâches qui peuvent être conçus grâce au deep learning. 

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Il faut ainsi savoir séparer les ambitions des entreprises quant à l’Intelligence Artificielle et la situation actuelle : si certaines ont déjà sauté le pas, la plupart restent encore au point de départ avec une frilosité à lancer leur projet. 

Un manque de connaissance freine les entreprises

Lorsqu’elles sont interrogées, les entreprises intéressées par des projets d’Intelligence Artificielle mettent en avant le peu de connaissances de leurs équipes. En effet, 75% des dirigeants d’entreprises européennes affirment qu’il existe un manque de connaissance de la technologie dans leurs équipes. 

Cette statistique démontre le besoin flagrant de formations internes afin d’aider au développement de nouvelles compétences en intelligence artificielle. Ce besoin peut aussi être satisfait avec des ressources externes qui pourraient aider à l’implémentation d’une culture centrée sur l’IA et le lancement de projet grâce à des experts. Ces acteurs externes pourraient prendre en charge cette transformation nécessaire pour une entreprise de la centralisation des données et leur préparation à l’échelle macro jusqu’à leur exploitation pour différents projets internes. 

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La stratégie nationale pour l’IA, une solution à cette pénurie de main-d'œuvre ?

Cette pénurie de main-d'œuvre concernant des projets IA pourrait changer grâce à la stratégie nationale pour l’IA, lancée en 2018 par le président de la République, qui est entrée dans sa deuxième phase le 8 novembre dernier. 

La première phase a été centrée sur la recherche où 1,5 milliard d’euros a été dépensé sur la période 2018-2022 afin de de favoriser la création et le développement d’un réseau d’instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle.

Le nombre de startups de l’IA a ainsi augmenté de 11% entre 2020 et 2021 et 9000 personnes devraient être recrutées sur l’année 2022 dans ces startups selon France Digitale.

La deuxième partie de la stratégie IA est, quant à elle, orientée sur la formation et l’attractivité de nouveaux talents en France. Pour ce faire, un budget de 2,2 milliards d’euros sera alloué dont 50% seront consacrés à la formation. 

Alors que l’Europe ne représente que 10% des investissements mondiaux en IA et que la France compte pour 13% de cette part, la plupart des entreprises avaient peur de voir partir leurs talents vers les Etats-Unis ou la Chine qui concentrent la plupart des avantages compétitifs. Cette stratégie nationale pourrait ainsi rééquilibrer la balance et permettre aux entreprises d’avoir accès à la connaissance qui leur manque encore pour pouvoir implémenter pleinement leurs projets IA.

L’Intelligence Artificielle connaît un véritable engouement quant à sa capacité à donner un avantage compétitif en améliorant les processus internes et externes d’une entreprise dans une grande variété de domaines grace à sa puissance de calcul. Cependant, les projets IA peinent encore à voir le jour du fait d’un manque de connaissance venant des équipes. Ces obstacles pourraient être franchis grâce à la stratégie nationale pour l’IA lancée en 2018 ou par l’utilisation d’intervenants externes qui peuvent transmettre des compétences indispensables au bon fonctionnement d’un projet d’Intelligence Artificielle. 

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