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Le « meilleur produit » gagne-t-il toujours ?

Agilité
30 juillet 2025

Le 2 août 1993 Apple sort l’Apple Newton : la valeur produit est évidente, la vision claire, le produit est en adéquation totale avec la stratégie Apple… Toutes les cases semblent cocher pour garantir un véritable succès commercial.

 

Pour autant en 1998, à peine 5 ans après sa sortie, le produit est abandonné en raison de ventes catastrophiques. Mais alors comment expliquer cette situation ? Pourquoi ce produit, supposé être le meilleur de son temps, n'a pas été couronné de succès ? Et si finalement être le meilleur ne suffisait pas ? 
 

La distribution : la clé de voûte du succès produit ?

Aujourd’hui les entreprises disposent d’une panoplie de KPI pour mesurer le succès (ou l’échec) d’un produit. Au centre de cette multitude de chiffres et calculs un élément règne en maître : les ventes (aussi bien en volume qu’en valeur). Si un produit répond par définition à un besoin, s’il est supposé crée de la valeur pour son utilisateur, mais qu’il n’est pas en mesure de rencontrer ce fameux utilisateur, alors son utilité et par extension son existence n’ont aucun intérêt. Autrement dit, le meilleur produit n’est rien s’il ne rencontre pas son public, si l’offre ne rencontre pas la demande au moment adéquat.

Observons le cas Palm Pre, ce smartphone révolutionnaire dont l’OS était une plate-forme basée sur Linux qui exploitait les normes Web pour le développement. Le modèle de par son design innovant et pratique (les équipes marketing font les éloges de ce produit “qui rentre dans la poche de tous les jeans”) et ses prouesses techniques était présenté comme “LE” produit à avoir. Malgré ces belles promesses, la stratégie de distribution établie causera la perte du produit. En cause ? Une distribution exclusive via l’opérateur Sprint en Amérique, un lancement lent et désorganisé à l’international qui permet aux concurrents d’anticiper leurs gains de part de marché et une communication associée confuse ne permettant pas à l’utilisateur de se sentir visé (confusion entre un téléphone à vocation professionnelle ou personnelle).

En complément, à l’ère du numérique cette rencontre est d’autant plus cruciale que les consommateurs évoluent dans un monde omnical. De nouveaux leviers font alors leurs apparitions : SEO, Pricing dynamique, délais de livraison… Autant de facteurs à intégrer en permanence !

Longévité et robustesse : la garantie du succès ?

Cela peut sembler évident de prime abord, mais la longévité d’un produit et donc sa robustesse sont des facteurs majeurs de réussite. Mais que met-on réellement derrière ces termes ? Loin de se résumer aux notions d’obsolescence programmée ou la réparabilité ce qui importe dans le fond c’est la garantie d’une continuité de service et d’une réponse aux attentes utilisateurs. Ainsi les enjeux d’interchangeabilité, de redondance et d’adaptabilité prennent tout leur sens. Cela implique alors des analyses poussées pouvant impliquer de la veille marché, la création de cartes de valeurs, ou des audits techniques poussés…  pour garantir le service à l’instant donné et tout aussi important l’évolution du produit au fil de l’eau selon les besoins utilisateurs.

Cette logique est notamment la figure de proue de AWS (Amazon Web Services) qui se présente aujourd’hui comme étant l’environnement cloud le plus flexible et le plus sécurisé. En effet les serveurs web EC2 sur lesquels repose l’infrastructure sont capables de se substituer les uns aux autres de telle sorte que si un serveur tombe en panne, un autre prend immédiatement le relais. Ainsi l’utilisateur final n’a aucun risque à porter de son côté.

Finalement le “meilleur produit” n’est-il pas que temporaire là où l’évolution est source de succès ?

Dans un monde où tout va toujours plus vite (rappelons qu’Apple sort entre 1 et 2 nouveaux modèles chaque année), est-ce que ce n’est pas dans cette capacité à toujours innover que se trouve la solution pour être le meilleur produit ? Si on se base sur le cycle du produit, ce dernier finit systématiquement sur une phase de déclin. Pour se relancer il est alors nécessaire de fournir de nouveaux incréments ou de repenser intégralement le produit. La phase de prototypage prend alors tout son sens afin de limiter les risques (intérêt, faisabilité, viabilité…) et optimiser les chances de création de valeur sur le long terme. Cette évolution constante nécessite du temps, de l’énergie et de la main-d’œuvre. La mise en place d’une équipe dédiée au produit, et donc pilotée par un product management permettrait alors d’optimiser ses chances.

De la qualité produit à la stratégie gagnante

Ainsi si le produit en lui-même est bien évidemment primordial, ce qui importe et garantit son succès c’est l’ensemble de l’écosystème dans lequel il se situe. Il faut alors prendre en compte tous les facteurs inhérents (fiabilité, viabilité, capacité d’évolution…)  mais également extrinsèques (distribution, marché…).

La réflexion doit alors être portée sur la méthodologie de travail associée (l’agilité par exemple) et la mise en place d'équipes dédiées pour étudier, mettre en place et fiabiliser les évolutions. Finalement si nous prenons du recul, n’est-ce pas la meilleure méthode qui importe davantage que le meilleur produit en tant que tel ?

Le sujet vous intéresse ? Nos experts vous répondent

Matthieu JOUVIN
Matthieu JOUVIN
Senior Partner - Directeur de l'offre Methodo 360 & Agilité

Dans un but de performance et de qualité des rendus, mc2i accompagne et sensibilise ses clients à l'agilité.

Auteur Floriane Denolly
Floriane DENOLLY
Manager